Le Forum a lancé le débat autour de plusieurs thématiques importantes, dont le financement des entreprises sociales, la réglementation du secteur et les dispositifs de réussite des entrepreneurs sociaux.
Du beau monde était réuni au premier Forum sur l’entreprise sociale de la région MENA organisé par le British Council et la Banque mondiale, le 17 et 18 mars à Rabat. L’événement est le premier dans son genre dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Il vise à créer un débat autour du potentiel des entreprises sociales dans la région en tant que moteur de la création d’emploi et de la croissance économique. Pour le professeur Muhammad Yunus, lauréat du Prix Nobel, « 2015 représente une année charnière pour la planète et sa population dans le combat contre l’inégalité ; cette question est devenue essentielle pour notre époque, d’où l’importance de l’économie et de l’entreprise sociale».
Ainsi le Forum a lancé le débat autour de plusieurs thématiques importantes, dont le financement des entreprises sociales, la réglementation du secteur et les dispositifs de réussite des entrepreneurs sociaux, ainsi que le rôle du secteurs public et privé et les institutions internationales dans le développement de ces secteurs dans la région. Le Forum a également réuni des représentants des gouvernements des pays de la région MENA (Egypte, Jordanie, Algérie, Tunisie,…), des experts, des seniors représentants de la communauté, des donateurs et organisations internationales, des entreprises sociales, des institutions financières du secteur privé et des représentants de la société civile. Objectif : partager leurs expériences respectives et explorer des opportunités de collaboration future.
Pour John Mitchell, directeur du British Council au Maroc, «une telle conférence vise à mettre en lumière l’entreprise sociale dans la région MENA et à permettre aux décideurs et entrepreneurs sociaux de discuter avec leurs confrères internationaux des avantages d’un développement du secteur de l’entreprise sociale dans cette région». Le forum a inclus des présentations et études de cas présentées par: Fatima Marouan ministre de l’artisanat, de l’économie sociale et solidaire, Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental, et l’ex-ministre des finances, Dan Gregory le directeur du Policy Social Enterprise UK, Diego Angel Urdinola, économiste senior à la Banque mondiale, Jean- Marc Borello, président du groupe SOS français, Iman Bibars, directrice régionale d’Ashoka Monde arabe, ainsi que par d’autres conférenciers nationaux et internationaux de grande envergure.
[table class= »Encadre »]Un monde meilleur ? Pas si sûr… A la fin du siècle passé, les responsables de 189 pays s’étaient rassemblés pour s’accorder sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Ces objectifs devaient être atteints en 2015, or ce n’est pas encore le cas, bien que d’énormes progrès aient pu être réalisés. En effet, les Nations Unies ont relevé que depuis le début du nouveau millénaire, la réduction de la pauvreté la plus rapide de l’histoire humaine, avec un demi-milliard en moins de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté (1,25 dollar par jour). Les taux de mortalité infantile ont, pour leur part, chuté de plus de 30%, avec environ 3 millions de vies d’enfants sauvées chaque année par rapport à l’an 2000. N’empêche que jusqu’à ce jour, plus d’un milliard de personnes vivent toujours dans la pauvreté. Des pays moins dépendants… Au cours des 10 dernières années, le PIB a doublé dans le monde, les IDE ont triplé et les transferts sont 5 fois plus importants qu’ils ne l’étaient. Face à cette relative embellie de l’économie mondiale, les flux d’aides sociales au développement n’ont augmenté que d’à peine 50% ! Une tendance qui suppose que de plus en plus de pays ont réduit leur dépendance aux aides. Dans les pays à revenu moyen, les ratios «Aide Publique au Développement/PIB» ont presque été réduits de moitié, à l’heure où les revenus fiscaux, les IDE et les transferts d’argent des travailleurs ont tous connu une tendance à la hausse. Les pays à faibles revenus, toutefois, restent les plus dépendants de l’aide publique au développement. |