La croissance américaine a été révisée en hausse au troisième trimestre, à 2,2% au lieu de 1,6%, grâce aux importations et à l’investissement des entreprises qui ont aidé à amortir la chute de l’immobilier, a annoncé mercredi le département du Commerce. C’est une bonne surprise pour les analystes qui tablaient sur une hausse de 1,8% du produit intérieur brut (PIB), en rythme annuel, après +2,6% au trimestre précédent. La croissance est la plus faible enregistrée depuis la fin 2005 mais elle devrait conforter le président de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke dans sa vision sereine de l’économie. Il avait estimé mardi que l’économie allait "croître à un rythme modéré" dans un avenir proche et revenir vers son rythme de croisière l’an prochain. La croissance a été révisée à la hausse notamment parce que les importations ont été moins fortes que prévu (+5,3% au lieu de +7,8%). Même si une petite révision à la baisse a été opérée pour les exportations (+6,3% au lieu de +6,5%), cela a contribué à alléger la pression exercée sur les comptes par le déficit commercial. Autre raison de la réévaluation, les entreprises ont plus investi que prévu, surtout dans leurs stocks (+58 milliards de dollars au lieu de 50,7). Mais elles ont aussi consacré plus d’argent aux infrastructures (+16,7% au lieu de 14%) et aux équipements (+7,2% au lieu de 6,4%). Au total, la demande finale (le PIB moins les stocks) a progressé de 2,1% au lieu de +1,7% annoncé initialement. Les dépenses publiques ont été révisées en légère baisse à 1,5% au lieu de 1,7% entre juillet et septembre. La Fed fait le pari que le ralentissement économique aura pour conséquence de faire baisser l’inflation. Et de fait, le ministère a aussi donné de bonnes nouvelles sur ce front en révisant à la baisse l’indice des prix lié aux dépenses de consommation (PCE), à 2,4% contre 2,5% mesuré initialement. L’indice PCE hors alimentation et énergie, qui est le plus suivi par la banque centrale pour mesurer l’inflation, a été révisé à 2,2% au lieu de 2,3%.