Des journées économiques à l’initiative de la CFCIM
C’est une opération inédite qu’a menée la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM) à Essaouira. Une quarantaine d’opérateurs français et marocains se sont réunis ces deux derniers jours à la ville des alizés pour prospecter les potentialités économiques de cette ville emblématique du Royaume. Une mission qui s’inscrit pleinement dans le cadre d’une tournée plus large que mène la CFCIM en vue de fluidifier la relation économique entre la France et le Maroc. Le but étant de créer des points catalyseurs de relations économiques et de créations de valeur. «Ces journées économiques que nous plaçons sous le thème de la relance économique s’articulent autour de thématiques qui s’inscrivent dans le cadre de spécialités ou d’envie de dynamisation à la fois par secteur et par région. Nous avons beaucoup de chance ici à Essaouira.
Il existe beaucoup de secteurs qui sont en volonté de développement. De ce fait, chacune des entreprises présentes va y trouver son bonheur et ses perspectives de création de valeur», indique Jean-Pascal Darriet, président de la CFCIM, lors d’une rencontre tenue mercredi 27 octobre à Essaouira. Et de préciser que «le choix d’Essaouira n’est pas dû au hasard. Il exprime la volonté des autorités et des opérateurs de s’inscrire dans la dynamique préexistante qui s’appuie sur des atouts considérables. Nous sommes ici à la confluence des cultures, des religions et de l’histoire, de festivals». Qui de mieux que André Azoulay pour vanter les atouts et la riche histoire du patrimoine souiri. Le conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a tracé au fil de son intervention le grand périple par lequel est passée Mogador avant de s’ériger en carrefour culturel, spirituel et économique du Royaume. De grandes mutations se sont opérées au niveau de la cité qui aujourd’hui jouit d’une grande notoriété aussi bien sur le plan national qu’international. «Les choses ont changé depuis ces trente dernières années. Je crois que jamais l’État n’a investi dans cette cité comme il le fait maintenant.
Aujourd’hui Essaouira joue dans une division où peu d’autres cités peuvent la concurrencer», relève-t-on de M. Azoulay. Et de poursuivre : «Nous avons fait le choix de renaître et rebondir à partir d’un certain nombre de critères que nous percevions à l’époque et qui aujourd’hui se sont révélés évidents pour tous. Nous avons une cité magnifique, une grande histoire, et un climat que nous pouvons vanter. Nous avons tout ce qu’il faut pour attirer les visiteurs étrangers et faire en sorte que les opérateurs et investisseurs s’intéressent à nous». Une nouvelle étape du renouveau franchie Malgré quelques défis qui restent à relever, la province d’Essaouira manifeste aujourd’hui de grandes ambitions de développement et ce en capitalisant sur ses spécificités culturelles et naturelles. Ces nouvelles orientations sont contenues dans le plan d’aménagement qui vient d’être approuvé. Un dispositif qui selon Adil El Malki, gouverneur d’Essaouira, donne une visibilité claire d’investissement à Essaouira. Pour Tarik Ottmani, maire de la ville d’Essaouira, la cité dispose actuellement d’une feuille de route ambitieuse articulée autour de l’écologie, du bien-être et de la culture. «Le champ du possible est vaste à Essaouira.
Nous avons un fort impact qui va de l’agribusiness au tourisme écologique, sans oublier la technologie et l’innovation», souligne-t-il. Se référant à M. Ottmani, cette nouvelle étape du renouveau dans laquelle s’inscrit Essaouira impose à toutes les parties prenantes d’être à la fois mobilisées, structurées et coordonnées. «Que cette nouvelle ère soit celle du travail ensemble», assure-t-il. La partie souirie a manifesté sa disposition à sceller des partenariats de long terme, créateurs de valeurs, et ce conformément à la nouvelle dynamique de coopération engagée par le Royaume avec le reste du monde. L’engagement étant de parvenir au développement durable de la ville et de la hisser au rang des pôles économiques du pays. Un vaste chantier de développement ouvert dans la province Les journées économiques de la CFCIM ont été une occasion pour les entreprises françaises de découvrir l’offre structurée que la province met en avant. «Nous identifions trois écosystèmes d’avenir où nous pensons qu’Essaouira a toute sa légitimité et sa place aussi bien au niveau national qu’international, à savoir les industries culturelles et créatives, l’écotourisme et la mobilité durable et les plantes aromatiques, médicinales et cosmétologie », indique pour sa part Yassine Mseffer, président du Centre régional d’investissement Marrakech-Safi.
Un vaste chantier est actuellement ouvert au niveau de la cité des alizés qui est sans conteste la première ville créative du Royaume. La ville fait, en effet, partie du réseau des villes créatives de l’Unesco ayant pour objet d’inciter les villes membres à poursuivre une mission commune et placer l’économie créative au coeur de leur plan de développement urbain. Parmi les projets en cours au niveau de ce territoire, on note la réhabilitation de la médina qui prendra forme à partir de 2023. Il s’agit en effet de la restauration de la muraille de l’ancienne médina, de la restauration de la Sqala du port et de ses annexes ainsi que la restauration de Bab Marrakech et le traitement des habitations menaçant ruine. La province abritera très prochainement une zone nouvelle génération. Située à Douar Laarabe, cette plateforme, couvrant une superficie de 52 hectares, sera réservée aux activités industrielles ainsi qu’aux activités commerciales et de service. Pour ce qui est de l’écotourisme, l’appel à projets relatif à la création de la zone touristique de Sidi Kaouki connaît un grand succès. A ce jour, 30 projets ont été présélectionnés portant sur un investissement de 300 millions de dirhams ainsi que la création de 525 postes d’emplois. Ces projets couvrent les secteurs de l’hébergement, de la restauration, l’animation, la culture, le sport et le loisir.
Il est à noter que la Zone offre un potentiel important pour l’investissement touristique aussi bien pour la qualité de sa place que pour sa situation stratégique à proximité de l’aéroport et des routes. Pour rappel, Essaouira jouit d’un potentiel naturel inestimable. La province abrite 275.371 hectares de forêts d’oliviers et de caroubiers et couvre 20% de l’arganeraie nationale. Avec ses 152 kilomètres de littoral et son port historique, Essaouira dispose d’un savoir-faire ancestral en termes de métiers de la mer.