Le président américain Barack Obama a demandé, mardi soir, au Congrès des Etats-Unis de faire preuve d’imagination budgétaire en réduisant l’impôt sur les sociétés et en dégageant des marges pour financer l’innovation sans abandonner les efforts de réduction du déficit. Insistant sur le thème de la lutte contre les dépenses de l’Etat fédéral, cher aux républicains désormais majoritaires à la Chambre basse, M. Obama n’a parlé qu’en termes très généraux de la lutte contre le chômage, n’annonçant aucune mesure nouvelle concrète à court terme pour soutenir l’emploi. «Ce soir, je demande aux démocrates et aux républicains de simplifier le système. Supprimez les niches fiscales. Uniformisez les règles et utilisez les économies pour abaisser le taux de l’impôt sur les sociétés pour la première fois en 25 ans, sans augmenter notre déficit», a déclaré le président dans son allocution de politique générale dite discours sur l’état de l’Union. Le taux maximal de l’impôt sur les entreprises est actuellement de 35% aux Etats-Unis, mais de nombreuses niches permettent aux entreprises, surtout les plus grandes, de réduire leur imposition. M. Obama s’en est pris en particulier aux «milliards de dollars de cadeaux» fiscaux accordés aux groupes pétroliers, qu’il a demandé aux élus d’abroger purement et simplement. Les économies ainsi réalisées devraient permettre, selon lui, de financer l’innovation technique, en particulier dans le domaine de ce qu’il appelle les «sources d’énergie propres», énergie éolienne, solaire, nucléaire, combustion propre du charbon, et gaz naturel. L’investissement dans les techniques de pointe, notamment énergétiques, «renforcera notre sécurité, protégera notre planète et créera des emplois innombrables» aux Etats-Unis, a-t-il ajouté, répétant un de ses credo. M. Obama a redit également sa volonté de voir l’Etat fédéral investir en faveur de la rénovation et du développement des infrastructures aux Etats-Unis. «Mais maintenant que le pire de la récession est passé, nous devons faire face au fait que notre Etat dépense plus qu’il ne gagne. ça n’est pas tenable», a-t-il dit. Il a ainsi proposé d’étendre à cinq ans le gel des dépenses budgétaires hors sécurité et prestations sociales qu’il avait annoncé jusqu’ici sur trois ans à compter de l’exercice en cours (entamé en octobre).