Le nombre total de suppressions d’emplois à Alcatel-Lucent s’établit en France à 1.478, auxquels il faut ajouter 320 "prestataires" (intérimaires), soit près de 1.800 au total, a annoncé mercredi l’intersyndicale lors d’une audio-conférence. «Il s’agit pour nous d’un séisme», ont déclaré les syndicalistes. Sur ce total, environ «732 suppressions d’emplois concernent la région parisienne», ont précisé les syndicalistes à l’issue d’un Comité central d’entreprise à Vélizy (Yvelines), qui a duré deux jours. 218 suppressions d’emplois vont se répartir sur les sites d’Orvault (Loire-Atlantique), qui compte environ 600 salariés, et ses deux annexes rennaises, Saint-Grégoire et Cesson-Cévigné vont fermer, ont-ils ajouté. La direction du géant des télécommunications Alcatel-Lucent a annoncé mardi 1.500 suppressions d’emplois en France, mais les salariés devaient attendre mercredi pour connaître les principaux sites touchés, selon l’intersyndicale.
L’intersyndicale CFDT-CGT-CGC-CFTC-FO avait "condamné ces suppressions d’emplois qui vont ramener la France au 3e rang au niveau des effectifs" du groupe, derrière les Etats-Unis et la Chine. Il ne comptera plus que 11.000 salariés dans l’hexagone à l’issue du plan social annoncé mardi lors de comités centraux d’entreprise (CCE) dans les filiales.
«La nouvelle entreprise (Alcatel-Lucent) ne propose aucun projet industriel qui mette fin au déclin de notre entreprise en France», avait déploré l’intersyndicale, qui a prévu un "premier arrêt de travail de deux heures" ce jeudi. La direction n’a pas souhaité mardi faire de commentaire. Afin d’améliorer sa rentabilité, elle avait annoncé des suppressions d’emplois à la hausse dans le monde, à 12.500 contre 9.000 initialement prévus. Avant même cette annonce, Alcatel, dont l’ancien PDG Serge Tchuruk a développé dès 2001 le concept "d’entreprise sans usine", avait déjà divisé par trois en dix ans ses effectifs mondiaux, tombés à 56.000 en 2005 contre 191.800 en 1995.
Depuis la fusion avec l’américain Lucent, entérinée en décembre, le groupe de droit français compte 80.000 personnes dans le monde.