Les performances de l’économie marocaine, reconnues par la communauté internationale, sont le résultat d’une stratégie résolue et d’un ambitieux programme de réformes, dont la mise en œuvre a permis au Royaume de maintenir sa stabilité macroéconomique, a affirmé le Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), Augustin Carstens, lors d’un point de presse tenu vendredi à Rabat en présence du ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou.
« Les progrès notables réalisés en matière de libéralisation des prix et des échanges, de réformes du secteur financier et de privatisation ont jeté les bases d’une solide croissance économique » au Maroc, a précisé M. Carstens.
Il a réaffirmé à cet égard que « plusieurs signes montrent que ces réformes commencent à porter leurs fruits : l’activité économique résiste mieux aux fluctuations de la production agricole, l’investissement et la demande intérieure reprennent et la productivité est en hausse ».
Le responsable du FMI a estimé qu’une hausse sensible de la croissance est nécessaire pour l’accélération de la création d’emplois et l’amélioration du niveau de vie. Pour atteindre ces objectifs, a-t-il dit, une stratégie sur plusieurs fronts est nécessaire, citant notamment la poursuite des efforts pour la réduction du déficit budgétaire pour le ramener dans le moyen terme à 3 %, le renforcement de la confiance du secteur privé, l’accroissement de l’investissement et l’augmentation des dépenses publiques productives.
La poursuite des efforts de libéralisation des échanges commerciaux est essentielle pour renforcer la croissance de l’économie marocaine, a-t-il ajouté précisant que la récente entrée en vigueur de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis est un pas important sur cette voie.
Il a ajouté que malgré un contexte international difficile, le secteur bancaire marocain a pu préserver les fondamentaux de sa situation financière et poursuivre son programme de restructuration et de modernisation. A cet égard, le responsable du FMI a mis en exergue l’autonomie accrue de Bank Al Maghrib dans la conduite de la politique monétaire et l’extension de ses prérogatives en matière de supervision et de modernisation.
La poursuite des réformes structurelles devrait permettre à moyen terme d’atteindre les objectifs de développement économique et social et d’attirer davantage d’investissements directs étrangers, comme elle devrait assurer une meilleure intégration de l’économie marocaine dans la sphère mondiale, a ajouté M. Carstens. Evoquant la valeur actuelle du taux de change, il a indiqué qu’elle est adéquate et appropriée soulignant toutefois qu’ « à moyen terme, l’abandon progressif du rattachement du dirham à un panier de devises pourrait rehausser la croissance en favorisant l’intégration dans les marchés internationaux des capitaux ». Pour ce qui est des prévisions économiques pour 2006, il a indiqué qu’il est attendu que la croissance économique renoue avec des niveaux supérieurs à 6 %.