Economie

Événement : Nouvelle élite patronale en France

Après Louis Schweitzer chez Renault et Pierre Bellon, président-fondateur de Sodexho, l’an passé, une flopée de P-DG ont ou vont passer la main cette année: Lindsay Owen-Jones (L’Oréal), Henri Lachmann (Schneider Electric), Antoine Zacharias (Vinci). Dans tous les cas, ce n’est pas une surprise, leur départ ayant été annoncé au moins un an à l’avance pour ne pas déstabiliser le marché. Si certaines successions sont chaotiques (Accor, Saint-Gobain ou Alcatel), la plupart des grands patrons ont choisi de partir en douceur: ils abandonnent leurs fonctions exécutives mais restent présidents du Conseil d’administration ou de surveillance. Par leur seule présence, ils sont garants de la continuité de la stratégie du groupe. "Ces patrons organisent leur succession avec professionnalisme", commente un spécialiste de la communication financière. "Ils choisissent d’annoncer leur départ longtemps à l’avance. S’en suit une période de transition avec leur dauphin qu’ils ont pris soin de présenter. Nous ne sommes pas du tout dans la dramaturgie", ajoute-t-il.
Les successeurs, plus jeunes – de plus en plus souvent des quadras – et moins connus peuvent ainsi s’affirmer progressivement et gagner le respect de la communauté financière. "Il y a un décalage assez naturel entre les anciens, emblématiques, qui ont pu faire la Une de l’actualité et très présents dans les médias, et les nouveaux", dit-il. Pendant la période de transition, les tandems affichent une parfaite entente même si le dauphin est bien souvent prié de ne pas faire de l’ombre au P-DG, condamné à un quasi silence avant la passation de pouvoir officielle. "J’entretiens une vraie complicité avec mon successeur Jean-Pascal Tricoire, grâce à laquelle nous ne nous marchons
pas sur les pieds mais nous nous complétons", assure Henri Lachmann, P-DG de Schneider, qui cède les rênes mercredi prochain. Dans une interview donnée au Journal des Finances, il prévient néanmoins: "en tant que président non exécutif, ma fonction ne se limitera pas à la surveillance et à l’accompagnement". Une contradiction pour celui qui répète à l’envi qu’il saura exister en dehors de Schneider et qu’il n’a pas de problème existentiel avec la retraite. Quand l’entreprise reste contrôlée par une famille, la succession peut se faire plus naturellement, comme avec Lagardère ou Michelin où le flambeau a été repris par Arnaud et Edouard.
En mai, Gérard Mulliez, 75 ans, patron et fondateur d’Auchan, cédera la présidence du Conseil de surveillance du groupe à son neveu Vianney, 43 ans, pour perpétuer la tradition d’un groupe familial devenu, sous sa houlette, l’un des leaders de la distribution française. Il y a enfin ceux qui ne se résignent pas à quitter le navire à l’instar de Serge Dassault, âgé de 81 ans. Pour ce faire, ils n’ont pas hésité à modifier les statuts de leur groupe afin de jouer les prolongations. C’est le cas du Crédit Mutuel, où le tandem Etienne Pfimlin, 65 ans, et Michel Lucas, 66 ans, ont fait repousser l’âge de la retraite à 72 ans.

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