L’ISCAE (Institut supérieur du commerce et de l’administration des entreprises) est une des écoles les plus prisées au Maroc. Chaque année, des milliers de bacheliers scientifiques tentent leur chance et passent le concours d’accès. En 2004, ils étaient presque 13.000 pour seulement 240 places. Un nombre de places très limité qui fait beaucoup de frustrés. Selon le texte de loi qui régit actuellement la scolarité de l’Institut, seuls les bacheliers ont le droit de passer le concours d’entrée. Et seuls les meilleurs d’entre eux, en termes de compétence, y seront admis.
Mais cette situation va changer très prochainement avec l’adoption d’un nouveau projet de loi. Ce dernier stipule que soit baptisé "Groupe" l’Institut supérieur du commerce et de l’administration des entreprises (ISCAE) qui comprend actuellement les instituts de Rabat et de Casablanca, pour englober à l’avenir tout institut régional qui serait créé, et ce conformément à la politique de décentralisation et de déconcentration. Le projet de loi stipule également que ce "Groupe" conserve son statut d’établissement public, soumis à la tutelle de l’Etat dirigé par un Conseil d’administration et un directeur général, avec une autonomie pédagogique pour les instituts régionaux tenant compte des spécificités régionales. Ce projet prévoit également une restructuration administrative développée qui permettra une gouvernance universitaire et une restructuration pédagogique modernes qui accompagnent les développements de la connaissance, contribuent au soutien des entreprises nationales et répondent aux exigences de l’économie pour faire face à la rude concurrence internationale. Dès l’entrée en vigueur de cette nouvelle loi, l’ISCAE n’acceptera plus que les Bac + 2 qui effectueront par la suite un cursus de trois années. Par ce changement de cap, il est question pour l’ISCAE de s’adapter aux standards internationaux. «Ce nouveau système va nous donner plus d’espace-temps pour former les étudiants. Il va également nous permettre d’élever le niveau de compétence», a confié à ALM M. El Mrabet, Directeur de l’ISCAE. Par ailleurs, l’ISCAE envisage d’ouvrir d’autres entités dans le cadre de sa stratégie de développement et de régionalisation. La demande est en effet grandissante et la capacité d’accueil ne suffit plus. Il est question également, à travers cette perspective de créer d’autres établissements, d’accompagner le développement économique et de permettre une formation des cadres là où il y a des besoins. A côté du pôle académique, qui prévoit par ailleurs de créer un cycle de doctorat, l’ISCAE verra la création d’un pôle de formation continue, de conseil et de mise à niveau des entreprises.