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Fédération de l’énergie: L’innovation technologique, clé de voûte pour le développement énergétique

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Les innovations technologiques au service de l’énergie ont été au cœur d’un atelier organisé, lundi 12 décembre, par la Fédération de l’énergie et Huawei Maroc.

Ce rendez-vous est le premier d’une série de rencontres scientifiques, techniques et économique que la Fédération organisera de façon régulière. L’ambition étant de créer un cadre de débats et d’échanges autour de thématiques qui intéressent les acteurs économiques. Le choix de la thématique de l’innovation s’impose de lui-même. Le Maroc amorce sa transition énergétique de pied ferme. Un énorme chantier est ouvert au Royaume faisant des énergies renouvelables le fer de lance. Pour réussir ce pari, l’innovation technologique est de mise.

«Face aux évolutions rapides que connaît le secteur de l’énergie à tous les niveaux (technologique, réglementaire, économique et sociétal) nos entreprises se voient dans l’obligation de développer une capacité plus grande en termes d’organisation, de résilience et de créativité pour anticiper les nouvelles tendances du marché national et international de l’énergie», indique dans ce sens Mohamed Rachid Idrissi Kaitouni, président de la Fédération dans une allocution lue en son nom. Et de souligner : «Suivre l’évolution que connaît notre secteur en termes de recherche et développement et d’innovation technologique dans le domaine de l’énergie, notamment dans tout ce qui est associé aux énergies propres et à l’efficacité énergétique, est nécessaire pour anticiper et devenir un acteur à forte contribution à la réussite de la transition énergétique».

En effet, l’orientation vers l’innovation technologique, la digitalisation et l’intelligence artificielle permettront de couvrir toute la chaîne de valeur des énergies renouvelables et ce de leur production à leur utilisation, en passant par le transport, la distribution et le stockage. Les opérateurs sont ainsi face à un double défi. D’une part de rendre les énergies renouvelables indépendantes des énergies fossiles en apportant la réponse adéquate à leur intermittence et de l’autre de renforcer leur compétitivité en diminuant les coûts de certains maillons de la chaîne de valeur.

Dans son allocution, M. Idrisssi Kaitoni a mis l’accent sur la nécessité de déployer des innovations technologiques substantielles, notamment dans les domaines de stockage de l’énergie et de la gestion de la demande. «Aujourd’hui, les nouvelles technologies, telles que les smartgrids, l’Internet des objets, la blockchain… apportent des solutions pour faciliter la transition énergétique. A nous de saisir les opportunités offertes par la révolution numérique et les smart technologies qui apportent certainement les solutions idoines pour rendre notre offre plus attractive», relève-t-on du président de la Fédération de l’énergie. Du côté de Huwaei, Jad Zaho, directeur général de Huwaei Morocco Digital Power, a fait part de l’ambition de son entreprise à accompagner le Royaume dans sa transition énergétique.

«Huwaei est doué pour l’innovation dans tout le domaine. Nous pouvons apporter des solutions innovantes au Maroc et développer ensemble le grand chantier des énergies renouvelables», indique-t-il. Notons que cette rencontre a permis aux professionnels d’échanger sur des sujets d’actualité et de définir les priorités du secteur de l’énergie. L’ambition étant de répondre collectivement aux défis imposés par le contexte international. Les panélistes ont dans ce sens débattu des sujets tels que le photovoltaïque et son aspect réglementaire, la mobilité électrique à court et moyen termes au niveau national ainsi que le stockage de l’énergie pour permettre une intégration croissante des énergies renouvelables dans le mix énergétique marocain.

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Questions à Said Mouline, directeur général de l’AMEE

«Nous pouvons prévoir l’intermittence des énergies renouvelables»

ALM : Que pouvez-vous nous dire sur la rencontre d’aujourd’hui ?
Said Mouline : Cette rencontre est très importante. Elle s’inscrit en droite ligne avec l’accélération de la vision royale portant sur les énergies renouvelables. Nous avons aujourd’hui un engagement très fort pour l’électricité de puissance mais aussi pour tout ce qui est relatif à la production décentralisée. D’où l’importance de la gestion de ses énergies renouvelables intermittentes.

Quelles sont les solutions idoines pour faire face à l’intermittence des énergies renouvelables ?
Il existe en effet deux solutions, à savoir le stockage et la digitalisation des énergies. Ces deux éléments servent pour mieux gérer les réseaux électriques quand on a des énergies qui viennent de façon intermittente. Permettez-moi de rappeler un point très important qui a été soulevé lors de la rencontre : c’est que nous pouvons prévoir l’intermittence même du renouvelable. Ce n’est pas du 100 % inconnu. Nous pouvons avoir des prévisions du 10 et 20 jours dans l’éolien et le solaire. Nous savons donc qu’on a des puissances qui peuvent être gérées. Deuxième point important à soulever c’est que le Maroc dispose de toutes les filières de stockage. Plusieurs d’entre elles sont d’ores et déjà disponibles. On peut énumérer dans ce sens les centrales solaires thermodynamiques (CSP), les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), l’interconnexion, les turbines à gaz qui fonctionnent au fuel mais qui coûtent très cher et bientôt les batteries… Tout cela peut servir de stockage. Nous voyons aujourd’hui que toutes ces filières peuvent se développer. Il est très important que notre pays puisse aller plus de l’avant dans les énergies renouvelables avec ce côté de gestion de stockage mais également avec la digitalisation de l’énergie.

Comment peut-on digitaliser l’énergie ?
En déployant des compteurs intelligents à titre d’exemple. Il existe également un système qui permet de prévoir et nous donner une idée sur l’intermittence. D’ailleurs, c’est ainsi que l’on peut avoir des probabilités plus sûres. L’énergie peut être mesurée tout le temps et c’est grâce à la digitalisation que nous pouvons le faire. En regroupant les deux, certains pays sont allés très loin.

 

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