Economie

Ferrari délocalise la recherche automobile au Maroc

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L’ingénierie marocaine commence à séduire les industriels internationaux, particulièrement ceux de l’automobile. Le constructeur automobile Ferrari compte ainsi délocaliser une partie de son activité de recherche et d’ingénierie vers le Maroc. Un accord en cours de finalisation devra être conclu, cette semaine, à Paris, avec le ministère du commerce et de l’Industrie. Concrètement, cet accord consiste en la création d’une plate-forme d’ingénierie de voiture au sein de l’école Mohammedia d’ingénieurs. Cette structure de recherche, la première du genre au Maroc, s’articulera autour d’un « centre de calculs de voitures », dans lequel une variété de disciplines d’ingénierie automobile sera représentée : calcul et analyse numérique, mécanique, développement de logiciels, etc. Initialement, le projet figurait dans le cadre d’une réflexion enclenchée depuis quelques années avec le constructeur Matra, avant que ce dernier passe sous le giron de Ferrari. Pour l’école Mohamedia des ingénieurs, ce projet « s’inscrit dans une dynamique plus large qui vise à attirer les industriels internationaux pour développer leur activité de recherche au Maroc», explique Khalid Ramdan, directeur de l’établissement. Pour lui, l’initiative du constructeur italien est l’aboutissement de cette stratégie d’ouverture vers l’international. Il cite le précédant de la multinationale St Electronic qui a procédé à la délocalisation de sa division recherche au sein de son établissement. Un projet qui a profité à pas moins de 120 ingénieurs marocains. Dans le même esprit, le projet Matra-Ferrari aura, lui aussi, des retombées positives en matière de ressources humaines. À ce stade, les termes de l’accord prévoient la mise en place d’un programme de formation qui doit bénéficier à une soixantaine d’ingénieurs marocains. Plus globalement, cette plate-forme devra servir de support recherche et développement pour les modèles montés au Maroc. Pour le ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Talbi Alami, « l’objectif que nous cherchons à atteindre, à travers de cette plate-forme, est de permettre aux équipementiers marocains de s’améliorer pour répondre aux normes internationales en la matière. » Cette perspective se justifie amplement, vu le potentiel que représente l’ingénierie marocaine. En termes d’expertise et de savoir faire, mais surtout en termes de coût. Car, c’est bien cet argument qui anime la course des grandes multinationales pour la conquête de ce savoir-faire « bon marché ». Comme l’explique M. Ramdan, la course des constructeurs automobiles pour élargir leur part du marché les pousse à rationaliser leurs activités de recherches en cherchant à explorer de nouvelles pépinières d’ingénierie, principalement dans les pays en développement. « C’est d’abord le souci coût qui pousse ces industriels à délocaliser leur recherche scientifique dans les pays en développement qui disposent d’un potentiel en matière de chercheurs. » Sauf que le Maroc n’est pas le seul à vanter les mérites de son ingénierie, et les prétendants sont nombreux : Tunisie, Inde,… Bonjour la concurrence !

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