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Filière de l’arganier : Une branche qui prend du galon

© D.R

La filière d’argane est dotée d’un contrat programme (2012-2020) signé entre le gouvernement et l’interprofession suivant une vision intégrée qui vise le développement des différents maillons de la filière de l’amont à l’aval.

Le Congrès international de l’arganier, organisé à Agadir du 10 au 12 décembre, constitue une occasion propice pour dresser le bilan de cette filière à fort potentiel, et également pour s’arrêter sur les différentes actions concrètes pour instaurer un véritable écosystème autour de cet arbre mythique. Le point sur les principales réalisations et projets.

Programme de réhabilitation de l’arganeraie (financé par le HCEFLCD)

Le programme de réhabilitation de l’arganeraie sur une superficie de 200.000 ha constitue l’un des principaux axes du contrat programme de la filière arganier. La réhabilitation concerne l’ensemble des actions, entre autres la régénération d’arganier, qui vise l’amélioration des performances des arganeraies existantes. Les efforts déployés ces dernières années ont permis d’avancer dans la réalisation des objectifs fixés dans le contrat programme de la filière d’arganier. Dans ce sens 123.244 ha ont été réhabilités durant la période 2012-2018.

Programme d’arganiculture

Le Plan Maroc Vert a fixé des objectifs ambitieux pour le développement de la filière d’argan, et qui ont été soulignés dans le contrat-programme signé à cet effet. Ce programme vise entre autres la domestication de l’arganier et la création des vergers d’arganier sur 5.000 ha d’ici 2020.

Conformément à ces orientations, le projet «Développement de l’arganiculture dans les zones vulnérables (DARED)» a été proposé pour financement auprès du Fonds GCF en tant que première phase de l’ensemble du programme Nama Arganiculture à travers un processus de consultation avec les parties prenantes.

En termes d’exécution du projet, notamment la composante relative à la plantation, une superficie de 1.372 ha est déjà plantée, 2.020 ha en cours de lancement de travaux et 3.313 ha en cours de lancement des appels d’offres. Dans la même composante, les travaux de construction de 13 ouvrages de collecte des eaux pluviales sont en cours de lancement.

Restructuration des acteurs et organisation économique des ayants droit pour un développement intégré de la filière

Depuis la mise en œuvre du Plan Maroc Vert, la filière a connu un important saut grâce aux efforts de restructuration dans les zones de production qui ont permis une meilleure valorisation des efforts de la population qui opère dans ce secteur, notamment à travers ses organisations professionnelles. L’aval de la filière connaît également une affluence d’opérateurs qui œuvrent dans la transformation et la commercialisation de l’huile d’Argane (plus de 500 coopératives et Groupements d’intérêt économique, plus de 450 petites et moyennes entreprises (PME), des industriels et des exportateurs). Un projet de mise en place des unités de collecte de la matière première «Afyache» a été élaboré en concertation avec tous les acteurs institutionnels et professionnels concernés. 

Promotion et commercialisation de l’huile d’argane

Toutes les actions engagées dans le cadre du Plan Maroc Vert et la dynamique menée par les professionnels ont eu un fort impact sur le positionnement de l’huile d’argane au niveau international qui se traduit par l’évolution des exportations. En termes du nombre des exportateurs (exercice 2017-2018), il est de 129 exportateurs dont 104 sociétés et 24 coopératives et GIE. Ainsi l’huile d’argane est exportée essentiellement en vrac (une part de 96% en volume), alors que l’UE est la principale destination des exportations de l’huile d’argane avec une part en volume de 86% en 2017-2018.

Lancement du projet de renforcement économique des femmes de la filière de l’argane au Maroc (REFAM)

Le projet REFAM vise l’accroissement de l’autonomie économique des femmes qui œuvrent dans la filière de l’argane. D’un montant global de 11 millions de dollars canadiens, le projet est cofinancé par le gouvernement du Maroc et Affaires Mondiales Canada (AMC). Il est mis en œuvre, sur une durée de 4 ans (2018-2022), en partenariat entre l’ANDZOA et l’agence d’exécution canadienne CowaterSogema. Le projet intervient dans la réserve de biosphère de l’arganeraie qui concerne 8 provinces. Une série d’ateliers de sensibilisation a été tenue récemment dans le cadre de ce projet. Une étude a été également lancée sur les barrières sexo-spécifiques dans la filière de l’arganier.

Mise en œuvre du Centre national de l’arganier

Le Centre national de l’arganier est une composante du programme «Gouvernance environnementale et climatique» de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammernarbeit (GIZ), mené en étroite coopération avec l’ANDZOA. Le projet est exécuté sous le mandat du ministère fédéral de la coopération économique et du développement (BMZ).

Bourses jeunes chercheurs

Dans le cadre de la mission de l’ANDZOA d’encourager la recherche scientifique relative à la protection et au développement de l’écosystème arganeraie et la valorisation de ses produits, l’ANDZOA a mis en place un cadre de collaboration public-privé qui entend supporter des projets de thèses de doctorat et de master, qui traitent une thématique originale sur l’arganier et/ou l’arganeraie, ceci à travers l’octroi de bourses aux jeunes chercheurs.

Une recherche scientifique de qualité, forte et structurée joue un rôle essentiel dans la prise de conscience des enjeux et des conditions du développement territorial. Pleinement conscients de cette réalité, l’ANDZOA, Lafarge Maroc et l’Agrotech ont signé une convention de collaboration et de financement des bourses pour la période 2014-2016.

Projets de partenariat financés avec la contribution de l’ANDZOA

L’intervention de l’agence dans les zones de l’arganier a concerné la participation au financement de 434 projets élaborés dans le cadre de conventions de partenariat totalisant une enveloppe budgétaire de 563,7 millions de dirhams dont la contribution de l’ANDZOA s’élève à 237,5 millions de dirhams. L’intervention de l’ANDZOA durant cette période a pu répondre aux besoins des populations locales notamment en ce qui concerne les secteurs vitaux, à savoir l’alimentation en eau potable, le désenclavement par l’aménagement et la construction des pistes rurales, l’éducation, la santé, la préservation de l’environnement et les activités économiques.

Projets de développement financés par le FDRZM

Les 264 projets financés par le Fonds de développement rural et des zones de montagne (FDRZM) dans les zones de l’arganier, entre le début du programme en 2014 et fin décembre 2018, ont totalisé un budget d’investissement de 651,1 millions de DH, dont 583 millions de DH apportés par le FDRZM avec un taux de levier de 10%. La répartition territoriale de ces investissements montre la domination de la  province de Chtouka Ait Baha qui vient en tête de liste avec 24% des investissements globaux et ce pour une enveloppe de plus de 158,4 millions dirhams, suivie de la province d’Essaouira avec 15% des investissements globaux représentés par près de 95,2 millions dirhams. Quant au reste des investissements, près de 415,9 millions DH, il est réparti entre les autres provinces des zones de l’arganier.

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