Une prime accordée pour chaque vache laitière locale ou importée jusqu’en 2026
Agriculture. Le gouvernement poursuit sa lutte contre les effets de l’inflation et la sécheresse sur les activités agricoles. C’est au tour de la filière laitière de bénéficier d’un nouveau dispositif de soutien qui vient d’entrer en vigueur. Les détails.
Nouveau coup de pouce pour les éleveurs nationaux. Un nouveau dispositif de soutien est désormais opérationnel dans le but de reconstituer le cheptel national notamment en ce qui concerne les vaches laitières. Au cours des dernières années, l’impact économique de la crise sanitaire conjugué aux répercussions de la vague de sécheresse et le renchérissement des coûts des aliments du bétail sous l’effet de l’inflation ont fini par mettre le cheptel national à rude épreuve.
L’impact sur les prix notamment du lait s’est très vite fait sentir. Aujourd’hui, les autorités veulent baisser ou stabiliser les prix en agissant sur l’offre. Dans ce sens, le nouveau dispositif est destiné à encourager l’acquisition des vaches laitières locales ou importées. Concrètement, une décision conjointe du ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts ainsi que le ministre délégué auprès de la ministre de l’économie et des finances en charge du budget détermine les modalités et conditions d’octroi des subventions de l’État pour l’acquisition de vaches laitières importées.
La nouvelle décision qui abroge et remplace la précédente fixe le montant de l’aide financière prévue dans le cadre du programme d’incitation de l’État pour l’acquisition de races sélectionnées de vaches à six mille (6000) dirhams pour chaque tête. La même décision précise que cette subvention est accordée en faveur des têtes importées jusqu’au 31 décembre 2026 ou lorsque le nombre total du contingent importé atteint les soixante mille (60.000) têtes.
Une deuxième décision a été également publiée au Bulletin officiel concernant l’acquisition de vache produite localement. Il s’agit de la décision conjointe du ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts en plus du ministre de l’intérieur ainsi que le ministre délégué en charge du budget fixant le montant de la subvention de l’État et ses modalités pour l’acquisition de races de vaches laitières produites localement. Le premier article de cette décision stipule que le montant de la subvention accordée est fixé à trois mille (3.000) dirhams pour chaque tête.
Cette subvention n’est accordée qu’une seule fois pour les vaches de races sélectionnées et produites au niveau national dans les unités pilotes d’élevage. Dans le détail, la subvention est accordée pour les têtes qui répondent à certaines conditions. Les vaches concernées doivent être de race Holstein, Jersey, Tarentaise et Normande. Ces dernières doivent être également des femelles pleines et âgées entre 24 et 36 mois. Les têtes doivent porter le numéro national unique d’identification visible sur la carte d’identification et d’accompagnement des bovins (CIAB) sans oublier que les femelles en question doivent être enregistrées sur la base de données nationales au nom du demandeur.
Procédure
La demande d’aide financière doit être déposée dans un délai de deux (2) mois à compter de la date d’acquisition de la vache laitière. Ce délai peut être prolongé une fois pour une durée de deux mois (2) en cas d’une force majeure ou de difficultés ayant empêché le dépôt du dossier de demande de subvention dans le délai prévu.
Afin d’étudier le dossier de demande de subvention, les services compétents de la direction régionale de l’agriculture ou la direction régionale de l’investissement agricole procèdent à la vérification des pièces qui composent le dossier de demande de subvention. Les autorités concernées vont également réaliser l’expertise technique nécessaire et effectuer un contrôle sur place pour prouver la présence de têtes, faisant l’objet de la demande d’aide publique. Il faut préciser que le demandeur doit absolument déposer un dossier de demande de subvention contre un récépissé de dépôt signé et daté auprès des services compétents de la direction régionale de l’agriculture ou du bureau régional d’investissement agricole compétent.
Le dossier en question est déposé sous deux formats, un premier en papier et un autre sous forme électronique. Le dossier doit également contenir un formulaire prévu à cette fin par les autorités. Pour rappel, en mai dernier, un plan a été annoncé en faveur de l’agriculture lors d’un Conseil des ministres présidé par le Souverain.
Le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts avait indiqué alors que le gouvernement, en exécution des Hautes orientations royales, entamera la mise en oeuvre d’un programme de soutien aux agriculteurs, avec une enveloppe budgétaire estimée à 10 milliards de dirhams, qui comprend le soutien des aliments importés destinés au bétail et aux volailles, le soutien des matières premières agricoles importées en vue de réduire le coût de production de certains légumes et fruits, le renforcement des capacités de financement du Crédit Agricole du Maroc, afin de consolider ses interventions d’accompagnement des agriculteurs, outre l’affectation de fonds pour l’importation du blé tendre afin d’assurer l’approvisionnement normal du marché jusqu’à décembre 2023.
C’est un programme important qui est de nature à permettre à l’agriculture marocaine de négocier facilement le virage des changements climatiques et l’impact de la sécheresse au cours des dernières années. Il s’agit également de renforcer les capacités d’intervention d’une institution stratégique comme Crédit Agricole du Maroc qui joue un rôle de premier plan dans le monde rural et le secteur agricole du pays depuis des décennies. De même, le chef de gouvernement Aziz Akhannouch avait indiqué en juin dernier que le gouvernement est engagé à soutenir les agriculteurs et les éleveurs pour faire face au déficit pluviométrique lors de cette année exceptionnelle.
Conformément aux Hautes Instructions Royales relatives à la prise des mesures nécessaires pour faire face aux effets du déficit pluviométrique sur le secteur agricole, le gouvernement a élaboré un programme exceptionnel visant à atténuer les effets du retard des précipitations et à alléger leur impact sur l’activité agricole, en apportant de l’aide aux agriculteurs et aux éleveurs concernés, avait précisé M. Akhannouch dans une déclaration à la presse, à l’issue de la cérémonie de signature de la convention-cadre entre le gouvernement et les professionnels du secteur agricole, relative au programme prospectif de réduction de l’impact du déficit pluviométrique et de la conjoncture mondiale sur l’activité agricole.
VENTILATION
Budget. Selon le gouvernement, une enveloppe d’environ 10 milliards de dirhams (MMDH) sera allouée dans le cadre d’un programme audacieux, notamment à travers la signature d’une convention-cadre entre le gouvernement et les professionnels du secteur de l’agriculture. Dans ce sens, un montant de 5 MMDH sera alloué à la protection du capital animal, alors qu’une enveloppe de 4 MMDH sera destinée à la protection du capital végétal et au soutien des filières afin de permettre la baisse des coûts de production. Une enveloppe de 1 MMDH sera affectée au renforcement des capacités financières de la banque Crédit Agricole en vue de soutenir les agriculteurs. La mise en oeuvre de ce programme ambitieux est destinée à appuyer les agriculteurs et les chaînes de valeur. Ledit programme est composé de trois volets essentiels, à savoir l’appui aux chaînes de valeur animales et au secteur avicole. Les mesures concernent aussi l’appui à l’alimentation de ces cheptels essentiellement l’orge fourragère, l’aliment composé avec des prix cibles du marché. L’appui de l’État consiste à payer la différence entre le prix du marché et le prix d’achat de l’éleveur.
Conditions
Les vaches concernées doivent être de race Holstein, Jersey, Tarentaise et Normande. Ces dernières doivent être également des femelles pleines et âgées entre 24 et 36 mois.
Identification
Les têtes concernées doivent porter le numéro national unique d’identification visible sur la carte d’identification et d’accompagnement des bovins (CIAB)
Base de données
Les femelles en question doivent être enregistrées sur la base de données nationales au nom du demandeur.