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Finance participative : L’expérience marocaine saluée par le Fonds monétaire arabe

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L’expérience marocaine dans la finance participative a été mise en exergue dans un récent rapport du Fonds monétaire arabe (FMA).

Ce document qui s’intéresse à l’évolution de l’industrie de la finance islamique au Maghreb cite le Maroc comme exemple dans la région. Certes, cette industrie est à ses premières années de démarrage au Royaume, mais elle a réussi à se frayer une place dans le paysage financier national et régional. Un succès que le Fonds monétaire arabe attribue à la vision autour de laquelle est bâti cet écosystème. «L’expérience marocaine dans le domaine de la finance islamique est distinguée. Les décideurs ont veillé à ce qu’elle soit loin des figures formelles. Ceci s’illustre par le fait que toutes les applications et produits issus de cette industrie sont conformes aux préceptes de la charia, une mission consacrée exclusivement au Conseil supérieur des ouléma», relève-t-on du Fonds. S’agissant du cadre juridique de la finance participative marocaine, le FMA indique dans son rapport que les lois adoptées dans ce sens ne sont pas distinctives. Chose qui a valu du succès pour ce nouveau mode de financement.
«Bank Al-Maghrib, de concert avec les autorités concernées, a mis en place un système financier intégré comprenant, outre le cadre spécial des banques participatives, le traitement fiscal des transactions financières, les sukuks et l’assurance Takaful», peut-on lire dans ce sens. Cette complémentarité tend à couvrir le besoin en financement d’une large population et par conséquent renforcer l’inclusion financière au Maroc. En effet, les pratiques de la finance participative aussi bien sur le plan bancaire que assurantiel ont été incorporées dans les lois existantes. Ceci s’est manifesté par une révision du Code des assurances. Des modifications ont été apportées pour intégrer l’assurance participative côte à côte avec l’assurance conventionnelle.
De même, la loi sur les établissements de crédits et organismes assimilés a également consacré tout un volet à la finance participative définissant ainsi le champ d’application des banques participatives, les instances de conformité ainsi que les dispositions comptables et prudentielles.

Capitalisant sur ce démarrage prometteur de la finance participative au Maroc, le FMA invite les responsables à pérenniser ce succès. «La responsabilité incombe pour tous les intervenants de favoriser toutes les conditions pour réussir cette industrie», relève-t-on dans ce sens.
L’écosystème de la finance participative au Maroc demeure jusque-là incomplet, notamment sur le plan assurantiel. Bien que le cadre légal pour l’assurance et la réassurance Takaful ait été mis en place, cette activité tarde à être lancée alors que la commercialisation des produits participatifs exige la mise en place d’un système intégré. Toutefois, l’absence de l’assurance Takaful semble ne pas avoir d’impact significatif sur la demande.
Depuis le démarrage de la finance participative au niveau national, les Marocains ne cessent de manifester un engouement pour ce type de financement.

En témoignent les indicateurs qui montent en flèche d’un mois à l’autre. Se référant aux dernières statistiques de Bank Al-Maghrib, le compte de patrimoine des banques et fenêtres participatives atteint à fin août 2020 une valeur globale de 14,34 milliards de dirhams, en hausse de 11,6% comparé à décembre 2019.
Les financements alloués se sont dans ce sens situés autour de 11,33 milliards de dirhams au huitième mois de l’année. Il marque ainsi une progression de 24,2% comparé à décembre 2019 et 51,7% par rapport à juillet 2019. Le financement participatif à l’immobilier constitue en effet l’essentiel des prêts accordés par les banques participatives.
On note dans ce sens un encours de 9,7 milliards de dirhams, soit 3 milliards de plus par rapport aux prêts accordés à la même période de l’année précédente.

En variation, cette hausse est estimée à 46,7%. Quant au financement participatif à l’équipement, l’encours global alloué dans ce sens a atteint à fin août 2020 les 673 millions de dirhams marquant ainsi un pic de 131,2% comparé à une année plus tôt.

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