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Finance verte : Le Maroc sur la bonne voie

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Avec un potentiel de croissance grandissant

L’intérêt du Maroc pour la finance verte est récent, néanmoins en quelques années de grands pas ont été franchis dans ce domaine soutenu par un contexte économique et politique nationale favorable à son émergence.

Le marché global des obligations durables détient un potentiel de développement important. En effet, l’appétit du marché marocain pour cette classe d’instruments est avéré et s’exprime à travers les réactions positives constatées par les principaux acteurs du marché des capitaux. Afin d’éclairer le grand public sur cette question, l’Autorité marocaine du marché des capitaux a dévoilé récemment dans sa série de webinaires l’évolution de la finance verte au niveau national et les perspectives prometteuses qu’elle recèle. Présenté par Yasser Mounsif, chef du département «Opérations et informations financières» au sein de l’AMMC, cet échange est intitulé «Green Finance: Où en est le financement de la croissance verte au Maroc».

Réaction du marché marocain

«Après l’introduction de différentes mesures, nous avons constaté une réaction très positive du marché qui s’est traduite par 5 émissions durables sur le marché marocain totalisant un montant global de près de 4 milliards de dirhams dont 1,5 milliard libellés en euros», indique le chef du département opérations et informations financières au sein de l’AMMC ajoutant que l’Agence nationale de l’énergie renouvelable (Masen) a été le premier émetteur de Green Bonds pour le financement d’une nouvelle centrale solaire. Par la suite, deux banques ont émis des Green Bonds pour le financement et le refinancement de divers projets d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique (Une de ces émissions a été libellé en euros). Dans la même logique, Casa Finance City avait émis un Green Bond destiné au financement de constructions vertes dans le cadre de son programme immobilier. Enfin, la dernière émission a été réalisée par «Al Omrane Holding». Cet instrument avait la particularité d’allier l’aspect vert et l’aspect social, ce qu’on appelle «Green and Social Bond» et a pu démontrer les impacts environnementaux et sociaux dans son cadre d’émission, indique Yasser Mounsif.

Implémentation

L’intérêt du Maroc pour la finance verte est récent, néanmoins en quelques années de grands pas ont été franchis dans ce domaine soutenu par un contexte économique et politique nationale favorable à son émergence. En 2016, le régulateur du marché des capitaux a changé de statut passant du CDVM à l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) accompagné par l’élargissement de ses pouvoirs et de son indépendance.
Cette évolution a également été renforcée par le changement dans la philosophie de régulation qui ne se focalise plus uniquement sur la surveillance du marché mais intègre aussi l’objectif de développer celui-ci, ce qui nécessite plus d’écoute et de proactivité de la part du régulateur.

On notera aussi que le contexte national plus large a été propice au développement durable (Constitution de 2011, charte nationale de développement durable, engagements nationaux en matière d’énergies renouvelables, stratégie nationale de création d’un hub financier régional/international à Casablanca, diverses initiatives autour du développement durable dans les affaires, apparition des deux premiers fonds dédiés à l’investissement socialement responsable (ISR), l’organisation de la COP22). Dans cette perspective, deux feuilles de route ont été réalisées à l’occasion de la COP22 et ont donné le lancement effectif de l’expérience marocaine dans la finance durable avec les objectifs d’aligner le secteur financier marocain sur le développement durable et de favoriser l’émergence de la finance durable en Afrique.

A cela s’ajoute le Marrakech Pledge qui est une initiative lancée par l’AMMC durant la COP22 appelant les régulateurs et Bourses africaines à renforcer leurs efforts pour construire des marchés de capitaux verts en Afrique, notamment à travers la promotion de l’Afrique comme région importante pour les marchés financiers verts et une destination attractive pour les investisseurs résilients du climat.
Cette démarche compte des régulateurs et Bourses qui représentent plus de 25 pays africains (dont le dernier est l’île Maurice qui a rejoint cette initiative en 2019).

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Engagements du régulateur

Au niveau des actions normatives entreprises pour promouvoir la finance durable, l’AMMC a élaboré en 2016 le premier guide sur les Green Bonds. S’en est suivie en 2017 la mise en place d’un guide sur la responsabilité sociétale des entreprises et le reporting ESG. En 2018, le régulateur a actualisé le premier guide sur les Green Bonds élargissant dans le même sens le champ des instruments financiers durables en introduisant les «social bonds» et «sustainability bonds».
Pas plus tard que l’année dernière, l’autorité a émis la circulaire n°03/19 relative aux opérations d’informations financières homologuée en juin 2019 intégrant ainsi les dispositifs à l’émission d’instruments durables et introduisant une nouvelle obligation de reporting extra-financier (rapport ESG).

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