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Fonds d’investissement stratégiques : Le Maroc dynamise la création de nouveaux fonds souverains africains

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Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement (FM6I) est le dernier en date de la seconde vague de fonds souverains africains, il est doté de 50 MMDH, dont 15 MMDH sur fonds étatiques et 35 MMDH levés auprès d’investisseurs institutionnels, nationaux et internationaux.

Accélération : La présidence marocaine de l’IFSWF a permis l’accélération d’une dynamique de création de nouveaux fonds souverains africains. C’est ce que rapporte une analyse publiée par Policy Center for the New South. Ce document revient, entre autres, aussi sur le déploiement de Ithmar Capital et du Fonds Mohammed VI pour l’investissement.

Policy Center for the New South braque les projecteurs sur les fonds souverains africains dans un document intitulé «Les fonds africains souverains : une deuxième vague (2016-2023) sous le signe de la redéfinition stratégique». Cette analyse rappelle dans un premier temps l’histoire de la création des fonds souverains au niveau du continent. Elle passe en revue par la suite les fonds souverains créés durant ces dernières années. Cette étude indique que la période 2016-2023 a été marquée par la naissance de nouveaux fonds souverains sur le continent. Ainsi, huit Etats vont se doter sur cette période de leur premier fonds souverain (Maroc, Egypte, Cap-Vert, Djibouti, Maurice, Ethiopie, Mozambique et Namibie). En se dotant en 2022 d’un deuxième fonds souverain, le Maroc porte à neuf le nombre de fonds souverains créés durant cette période. Au Maroc, les deux fonds d’investissement stratégiques sont Ithmar Capital et le Fonds Mohammed VI pour l’investissement. Comme le rappelle la même source, le Maroc avait créé, en 2013, le Fonds marocain de développement touristique, le FMDT, au capital de 1,5 milliard de dirhams marocains (MAD). Le 9 juin 2016, la dénomination «FMDT» change en «Ithmar Capital», accompagnée de la refonte des statuts, lui permettant d’élargir, selon la même source, son domaine d’intervention au-delà du secteur du tourisme. «Au départ, ce nouveau fonds bénéficiait d’un double financement : État et Fonds Hassan II. En novembre 2016, le Royaume signe un partenariat avec la Banque mondiale (BM), via «Ithmar Capital». Ce partenariat intervient en marge de la COP22 de Marrakech. Il propose une plateforme commune de financement : la «Green Growth Infrastructure Facility for Africa», la GGIFA.

Cette plateforme arrive au meilleur moment, celui de l’annonce de besoins de financement considérables pour répondre à la transition énergétique», indique ledit document. Et d’ajouter : «Plateforme originale, elle permet d’attirer des capitaux vers le Maroc et, plus globalement, vers le continent africain tout en ciblant, si nécessaire, des fonds souverains par exemple, mais pas seulement. Cette annonce fait aussi d’Ithmar Capital le nouveau bras financier du Maroc, faisant de lui un fonds souverain stratégique d’investissement, appelé à accompagner les stratégies sectorielles nationales, pas seulement en matière d’énergie ou de développement durable». Pour l’auteur de ce document, ce fonds souverain a également la possibilité de mobiliser une épargne importante, capable de financer des projets, dont la rentabilité s’inscrit dans le long terme. Il s’agit aussi d’un outil qui offre une alternative à l’appel à l’État, allégeant d’autant son budget. «Ithmar Capital devient ensuite le premier fonds souverain du continent à présider aux destinées de l’International Forum of Sovereign Wealth Fund, et à être à l’initiative de la création de l’Africain Sovereign Forum, alliance des fonds souverains africains destinée à accélérer les investissements sur le continent. Ces deux événements seront repris et développés dans une troisième partie. Enfin, en 2021 les actifs sous gestion de ce fonds étaient estimés à 1,5 milliard d’euros (EUR)», relève la même source. Pour sa part, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement (FM6I) est le dernier en date de la seconde vague de fonds souverains africains (validé par le gouvernement en octobre 2022). Ce fonds, comme l’explique la même source, est doté de 50 MMDH, dont 15 MMDH sur fonds étatiques et 35 MMDH levés auprès d’investisseurs institutionnels, nationaux et internationaux. «Ce fonds se distingue du précédent par son financement ouvert aux institutionnels internationaux.

Sa création répond à un double objectif: soutenir l’investissement public, contribuer à une opérationnalisation du plan de relance économique de 2020, investir en faveur de la transition verte et de l’innovation dans le Royaume, et renforcer les grandes souverainetés nationales», souligne le même document. Le FM6I participe à une dynamisation de l’investissement public orientée vers des projets d’infrastructures et des stratégies sectorielles ambitieuses.

L’objectif étant de renforcer la compétitivité du produit national et la souveraineté nationale alimentaire, sanitaire et énergétique. «Tout un programme, mais aussi une feuille de route pour ce nouveau fonds souverain, qui justifie une dotation importante de 50 milliards MAD, trois fois la valeur estimée en 2021 des actifs sous gestion d’Ithmar Capital», argumente la même source. Cette analyse évoque également la présence d’un fonds souverain marocain à la tête de l’IFSWF et à l’initiative de la création de l’ASIF (le Forum africain des investissements souverains). En novembre 2021, Ithmar Capital est élu, pour trois ans, à la présidence du conseil d’administration de l’organisation de l’IFSWF. Ainsi, le Maroc préside en novembre 2022 le quatorzième sommet de l’IFSWF, à Bakou, en Azerbaïdjan. «La présidence marocaine de l’IFSWF a permis l’accélération d’une dynamique de création de nouveaux fonds souverains africains. En étant le premier fonds souverain africain porté à la présidence de l’IFSWF, six ans seulement après sa création, Ithmar Capital permet au Maroc d’être désormais un acteur visible du paysage des fonds souverains stratégiques du continent», relève la même source.

Et d’ajouter : «Par son action, seulement un an après sa nomination à la tête de l’IFSWF, et par la création de l’ASIF, il montre un certain dynamisme. Celui-ci s’est par exemple traduit par l’adhésion, en juillet 2023, à l’occasion de la deuxième réunion annuelle de l’ASIF, de deux récents fonds souverains africains : l’«Ethiopian Investment Holding» et la «Mauritius Investment Corporation». C’est, bien sûr, une chance pour le Maroc, mais aussi pour l’Afrique». Par ailleurs, les 21 et 22 juin 2022, à l’initiative d’Ithmar Capital, s’est déroulé à Rabat le lancement officiel de l’«Africain Sovereign Investors Forum» (ASIF). «L’objet de l’ASIF est de promouvoir une action collective et concertée des fonds souverains et stratégiques africains au profit du développement et de la croissance non seulement de leurs pays, mais aussi du continent pour une Afrique plus résiliente, inclusive, durable et autonome», explique ladite analyse.

 

 

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