La séance d’ouverture de la 8ème édition du Forum a été une occasion pour réunir des dirigeants africains d’entreprises familiales à la pointe de la gouvernance, de succession, de durabilité et d’innovation.
Succession et gouvernance : Pour la première fois en Afrique, le Forum international de recherche sur l’entreprise familiale (IFBRF) s’est tenu à Casablanca. Des groupes marocains emblématiques, tels qu’Aiguebelle, Diana Holding et IMACAB, y ont partagé leurs parcours, illustrant le rôle moteur des entreprises familiales dans la gouvernance, l’innovation et la transmission intergénérationnelle.
Après avoir sillonné les grandes universités internationales, le Forum international de recherche sur l’entreprise familiale (IFBRF) fait escale à Casablanca, soit une première au niveau national et continental. Pour sa 8ème édition, cet événement d’envergure prend ses quartiers à l’ESCA Ecole de Management où des groupes familiaux marocains et internationaux sont venus encourager le dialogue et enrichir la collaboration entre les opérateurs économiques, chercheurs et étudiants en vue d’examiner les dynamiques évolutives des familles en affaires, en tant qu’institutions qui façonnent et sont façonnées par leurs entreprises. L’occasion étant également d’explorer et promouvoir les avancées méthodologiques permettant de mieux saisir l’hétérogénéité et la complexité inhérentes aux entreprises familiales. Le choix de l’Esca est motivé par plusieurs facteurs. « ESCA a toujours fait partie de nos choix privilégiés, car c’est une grande école de commerce représentant l’enseignement supérieur en Afrique du Nord, avec un rayonnement international», explique à ALM Andrea Calabrò, fondateur du IFBRF. Et de poursuivre:« Ce qui est aussi intéressant, c’est le paysage économique, et plus particulièrement le développement des entreprises familiales marocaines et nord-africaines». Le responsable souligne dans ce sens que «le Maroc est assurément un pays très dynamique qui peut être à l’avant-garde du développement économique nord-africain et africain. C’est donc extrêmement intéressant, d’autant plus qu’il abrite des entreprises familiales très structurées». La séance d’ouverture de la 8ème édition du Forum a été une occasion pour réunir des dirigeants africains d’entreprises familiales à la pointe de la gouvernance, de succession, de durabilité et d’innovation. Des managers de groupes familiaux marocains, à l’instar de la Aiguebelle-Holding Omnipar, Diana Holding et Imacab ont partagé, en cette occasion, leurs expériences personnelles, leurs valeurs et leurs réflexions sur la continuité, la gouvernance et le leadership intergénérationnel. Les témoignages recueillis ont démontré que beaucoup de progrès ont été réalisés, motivant ainsi la nouvelle génération à rejoindre cet élan. Les échanges ont stimulé le débat sur l’importance d’une bonne gouvernance, de l’accès au financement et de l’innovation. «En comparaison avec d’autres régions du monde, il y a une grande opportunité qui se présente aujourd’hui au Maroc. C’est à la nouvelle génération des entreprises familiales marocaines de la saisir et de la concrétiser», affirme M. Calabrò. Le deuxième temps fort de cet événement co-organisé avec la Chaire Entreprise Familiale de l’ESCA est la session dédiée aux politiques publiques. L’occasion étant de discuter du rôle des gouvernements dans le développement et le soutien à la croissance des entreprises familiales. Il est à rappeler que l’ IFBRF s’érige comme une plateforme pour analyser les hétérogénéités contextuelles et culturelles des entreprises familiales, en explorant la manière dont différents environnements influencent leurs stratégies, leur gouvernance et leur durabilité. Le Forum encourage, également, le développement de cadres théoriques adaptés, qui reflètent les spécificités des entreprises familiales, au-delà de la simple adaptation des théories générales du management.
«La recherche scientifique sur l’entreprise familiale suscite un grand intérêt»

Questions à Oumaima Quiddi, membre de la Chaire entreprise familiale à ESCA Ecole de Management et co-organisatrice de la 8 ème édition de l’IFBRF
ALM : ESCA Ecole de Management a été choisie pour abriter pour la première fois en Afrique le Forum international de recherche sur l’entreprise familiale. Quelle est la portée de cet événement pour l’établissement ?
Oumaima Quiddi: L’ESCA Ecole de Management et la Chaire entreprise familiale ont l’honneur d’accueillir cette 8ème édition. Nous avons préparé, pour l’occasion, un programme riche et diversifié pour répondre à une audience diversifiée. Nous avons invité les différentes parties prenantes de l’entreprise familiale, notamment des chercheurs de plus de 24 nationalités, des entreprises familiales représentées par leurs PDG, et aussi des décideurs publics. Notre ambition est double : créer un pont de discussion et d’échange entre les praticiens et les chercheurs ainsi que de permettre la dissémination de l’information scientifique et des travaux de recherche, notamment ceux qu’on effectue dans le cadre de la Chaire entreprise familiale ici à ESCA Ecole de Management. En effet, nous avons eu l’occasion de discuter des thématiques qui concernent l’entreprise familiale marocaine et africaine, notamment tout ce qui est lié à la gouvernance, à la succession, à l’innovation, à l’impact des valeurs culturelles, de la culture et de la nation carrément, sur les opérations des entreprises familiales, et ceci en mettant en valeur la recherche pour impact, parce que nous envisageons à ce qu’il y ait une dissémination de la recherche auprès des différentes parties prenantes, et de permettre à ce qu’il y ait un débat global avec l’ensemble des parties prenantes.
Comment mesurez-vous l’intérêt porté pour ce type de thématiques?
En effet, la recherche scientifique sur l’entreprise familiale suscite un grand intérêt , que ce soit vis-à-vis de l’innovation, des aspects liés au management lui-même ou encore vis-à-vis de l’aspect psychologique et socio-émotionnel qui caractérise les entreprises familiales. Je tiens à préciser que l’entreprise familiale fait partie des cours dispensés à Esca. Nous étudions des cas d’entreprises familiales marocaines pour permettre une immersion totale de l’étudiant au sein du vécu de ces structures, lui permettant de jouer le rôle du dirigeant pour pouvoir prendre les bonnes décisions compte tenu des spécificités liées à l’entreprise familiale.
Est-ce qu’on peut avoir des constats, des chiffres par rapport à l’évolution de l’entreprise familiale marocaine ?
L’entreprise familiale représente, en effet, plus que 90% de notre tissu économique. ce qui démontre qu’elle prévaut et qu’elle contribue massivement à l’économie et à la création de l’emploi au sein de nos pays. Ce qui explique cet intérêt de recherche.
Un dernier mot pour la fin
Ce que je pourrais dire, c’est que ce Forum est déjà une opportunité pour discuter de l’entreprise familiale, surtout qu’on a fait adhérer plusieurs parties prenantes qui donnent une perspective 360 degrés pour pouvoir échanger et développer le champ de recherche sur l’entreprise familiale en soi, mais aussi pour partager les bonnes pratiques pour notre audience qui est composée de futurs leaders dans l’entreprise familiale.














