Qui de BNP Paribas ou du Crédit Agricole, respectivement premier et deuxième actionnaire du Crédit Lyonnais, prendra le contrôle du Crédit Lyonnais ? Vendredi matin, la première offensive a été lancée par la banque verte qui, après avoir été pendant longtemps le premier actionnaire privé du Crédit Lyonnais, a alors renforcé sa participation de 10,50 % à 12,17 %.
A ce moment-là, BNP Paribas, entrée dans le capital du Lyonnais en achetant la part de 10,9 % de l’Etat et des titres sur le marché, en possédait encore 16,2 %. Durant la même matinée, un bloc de 3,35 % du capital du Crédit Lyonnais a été échangé avant l’ouverture de la Bourse, au prix de 56 Euros par action, ravivant les spéculations sur les intentions des deux banques. Selon les observateurs, c’est d’ailleurs le Crédit Agricole qui se serait porté acquéreur de ces titres, tentant ainsi de rattraper son retard sur BNP Paribas.
A ces niveaux, le cours du Crédit Lyonnais s’approchait vendredi du prix de 58 Euros payé par BNP Paribas lors de la vente aux enchères par l’Etat de sa part, considéré alors par certains analystes comme « exorbitant ». Et le Crédit Agricole, qui avait décliné la proposition de l’Etat de lui vendre sa part pour 44 Euros, n’aurait actuellement pas fini de s’en mordre les doigts… Il avait tout de même dès mardi remis de l’ordre dans son organisation en plaçant René Carron, déjà président de la Fédération nationale du Crédit Agricole, à la tête de Crédit Agricole SA, structure cotée de la banque. Quant à BNP Paribas, elle a proposé au Lyonnais d’ouvrir le dialogue, mais le Conseil d’administration de ce dernier, réuni jeudi, a tenté de temporiser en demandant au président Michel Pébereau de faire une demande aux autorités réglementaires (Comité des établissements de crédit et des entreprises d’investissement, e CECEI) et de prendre « une part très significative » du capital de la banque en précisant à quel niveau.