"A ce stade de l’exécution budgétaire, les comparaisons d’une année sur l’autre sont traditionnellement non pertinentes, compte tenu des décalages calendaires en début d’année", prévient toutefois Bercy dans un communiqué. Le solde d’exécution budgétaire prend, par ailleurs, en compte une amélioration de 5,4 milliards d’euros des comptes spéciaux, en raison d’un effet de trésorerie temporaire : les recettes de privatisation des autoroutes sont créditées à la fin mars sur le compte "Participations financières de l’Etat" avant d’être affectées à la caisse de la dette publique, explique Bercy. En mars, les dépenses du budget général ont atteint 56,7 milliards d’euros à périmètre courant, en baisse de 15 milliards par raport au même mois de 2005.
"Pour apprécier l’évolution des dépenses, il convient de neutraliser les effets de changement de périmètre de la loi de Finances 2006", comme le transfert à la Sécurité sociale des allègements généraux de charges sociales ou l’impact de la création du compte des pensions, précise Bercy. A périmètre constant, les dépenses du budget général sont en diminution de 7,4 milliards par rapport au mois de mars 2005. Cet écart devrait se résorber dans les prochaines semaines et les dépenses de l’Etat retrouveront leur rythme annuel prévisionnel calé sur l’inflation (+1,8%), selon Bercy.
A la fin mars, les recettes nettes du budget général s’élevaient à 52,4 milliards contre 54,3 milliards fin mars 2005. Cet écart s’explique pour l’essentiel par les transferts de recettes fiscales en faveur des administrations de Sécurité sociale, en compensation des allègements généraux de charges sociales, et par la création du compte des pensions auquel sont affectées les retenues et cotisations liées aux pensions des agents de l’Etat et divers opérateurs publics. A périmètre constant, les recettes fiscales progressent d’une année sur l’autre de 7,4% grâce à la bonne tenue des rentrées de TVA (+5,6% à périmètre constant par rapport à mars 2005) et d’impôt sur le revenu (+4,9%). L’acompte de mars de l’impôt sur les sociétés affiche une hausse de 17,3% par rapport à celui de 2005, "qui présentait toutefois un caractère atypique", relève Bercy, qui ajoute qu’"à ce stade, les recettes d’IS sont pleinement en phase avec la prévision annuelle".