Lourdement pénalisée en octobre par les grèves contre la réforme des retraites et les blocages des raffineries de pétrole, la production industrielle française a nettement rebondi en novembre, également soutenue par la prime à la casse automobile. La production industrielle a augmenté de 2,3% par rapport à octobre, alors que 23 économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une hausse de 1,0%; leurs estimations s’échelonnaient entre +0,2% et +1,8%. Le rebond d’un mois sur l’autre est particulièrement spectaculaire pour le secteur du raffinage et de la cokéfaction: alors que sa production avait chuté de 56,6% en octobre en raison de la paralysie prolongée de nombreux terminaux pétroliers et raffineries, elle a rebondi de 108,3% en novembre. «Le secteur est pratiquement revenu à un rythme de production normal. On peut s’attendre à une poursuite de la hausse en décembre et au cours des premiers mois de 2011 si les raffineries veulent rattraper le manque à gagner d’octobre», commente Frédérique Cerisier, économiste de BNP Paribas. La production manufacturière, c’est-à-dire hors énergie mais avec l’agroalimentaire inclus, a progressé de 2,2% en novembre, après un recul de 0,9% le mois précédent. Elle a notamment bénéficié de la hausse de 4,2% de la production de la chimie, un secteur lui aussi touché par les grèves, et de celle de 6,1% de la production automobile (après +3,6% en octobre), portée par la prime à la casse. Même si celle-ci s’est éteinte le 31 décembre à minuit, les commandes massives enregistrées au cours de ses dernières semaines d’existence devraient continuer de doper les chaînes des constructeurs au cours des premières semaines de cette année, estiment les économistes. La conjoncture est toutefois moins porteuse pour les «autres matériels de transport» (-3,0%), qui regroupent entre autres les avions et le matériel ferroviaire. Les statistiques de lundi confirment parallèlement la bonne tenue relative de l’investissement des entreprises : la production de la métallurgie est en hausse de 2,9% par rapport à octobre et celle des biens intermédiaires progresse de 2,0%.