Economie

France Télécom cherche un boss

L’Etat français est acculé à trouver rapidement un nouveau patron pour France Télécom et à concocter avec lui la moins mauvaise solution pour redresser le groupe, plombé par un endettement record. Confronté à une dette gigantesque de 70 milliards d’euros, l’opérateur, dont l’Etat français reste l’actionnaire majoritaire avec 55%, ne risque certes pas la faillite, mais la facture à payer par les actionnaires (petits porteurs et salariés en tête) et le contribuable risque d’être très lourde.
Plusieurs stratégies sont possibles pour renflouer France Télécom, dont une augmentation massive du capital. Mais cette solution est farouchement combattue par les défenseurs des actionnaires minoritaires. De plus, il semble que les candidats potentiels à la succession du président démissionnaire, Michel Bon, y soient également opposés. Certains ont «décliné» le poste «s’il y a recapitalisation», a indiqué vendredi une source gouvernementale. Autre possibilité envisageable, la vente d’actifs tels que la filiale de téléphonie mobile Orange ou d’internet Wanadoo, mais «il serait idiot de vendre des citrons au moment où ils s’apprêtent à rendre tout leur jus », commentait un banquier.
Reste le choix entre un grand emprunt obligataire que lancerait l’opérateur français avec la garantie de l’Etat, un prêt direct de l’Etat, l’échange d’une partie de la dette en obligations convertibles, ou un panachage de ces différentes solutions. Autant de scénarios qui devront recevoir l’aval de Bruxelles. Défendant samedi matin sur la radio Europe 1 la stratégie de Michel Bon, l’ancien ministre de l’Industrie, Roger Fauroux, qui a claqué la porte du conseil d’administration de France Télécom par solidarité, a estimé qu’Orange était «une superbe réussite» aux «résultats époustouflants». Selon lui, une fois que le bilan de France Télécom sera «nettoyé et les problèmes de trésorerie immédiats réglés, on aura un groupe international avec une très bonne rentabilité, des promesses de progrès quasi-certaines».
En attendant, le rôle de l’Etat est une nouvelle fois pointé du doigt. «C’est parce que l’Etat n’a pas voulu descendre en dessous de 50%» que France Télécom en est arrivé là, a dénoncé samedi Colette Neuville, président de l’Association de défense des actionnaires minoritaires (ADAM), interrogé samedi sur la chaîne de France 5. «On est dans un système qui est le plus mauvais de tous, où les entreprises subissent en même temps l’impact anarchique et aveugle de la Bourse et la pression qui n’est guère plus rationnelle des gouvernements qui ne bougent que lorsqu’il y a une grosse affaire publique», a déploré M. Fauroux.

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