Economie

François Fillon veut une réponse européenne

Le Premier ministre François Fillon a souhaité lundi que les Européens adoptent une «réponse coordonnée» à la dégradation de la situation économique internationale, affirmant que la France n’avait «pas besoin d’un plan de relance, qui serait un plan de relance artificiel». «Il doit y avoir une réponse coordonnée des différents pays européens à la crise, et la «responsabilité de la France, en tant que présidente en exercice de l’Union européenne, est de «susciter le débat autour de la coordination des politiques économiques européennes», a dit M. Fillon lors d’une conférence de presse à Matignon. L’estimation négative» de l’INSEE, qui a annoncé la semaine dernière une baisse du produit intérieur brut de 0,3% au deuxième trimestre, «est le reflet français de la tendance générale de l’économie mondiale en cette période: une tendance qui est celle du ralentissement», a jugé le Premier ministre.Selon M. Fillon, il «n’est pas raisonnable de parler de récession» et l’année 2008 sera celle d’une «croissance positive» en France. Le chef du gouvernement, qui s’est entretenu la semaine dernière avec Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, a notamment évoqué l’échéance du prochain sommet des ministres des Finances de l’UE, les 12 et 13 septembre à Nice, pour y aborder cette question. La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, devrait proposer «dans les jours qui viennent au président et à moi-même une méthode pour engager cette discussion lors des réunions des ministres européens des Finances» en septembre, a précisé François Fillon. Il s’agit de «proposer une méthode pour que l’ensemble des pays européens construise une réponse commune (…) et engagent cet effort de coordination qui, il faut bien le dire, pour le moment, n’a pas eu lieu», a-t-il ajouté. «Dans une Europe unifiée sur le plan économique, dans une zone euro unifiée sur le plan monétaire, il doit y avoir une réponse coordonnée des différents pays européens», alors que «c’est la première fois depuis la création de l’euro que la zone euro a un chiffre trimestriel (de croissance, ndlr) négatif», de -0,2%, a-t-il insisté. «Nous avons un espace économique commun, une monnaie commune et cela rend une coordination «indispensable», a-t-il plaidé. M. Fillon s’est également félicité du fait que «depuis quelques semaines, la parité se rétablit entre l’euro et le dollar», ce qu’il a attribué en partie à la politique qui est menée par la Banque centrale européenne. Interrogé sur une éventuelle baisse des taux de la BCE, le Premier ministre a tenu à souligner qu’il n’y avait «pas de pression sur la Banque centrale européenne, qui est indépendante», alors que les relations entre Paris et le patron de la banque Jean-Claude Trichet sont difficiles. Par ailleurs, «il faut encourager la discussion qui s’est engagée également avec la Chine sur la parité yuan-euro», a-t-il demandé. Pour la première fois depuis 2002, le produit intérieur brut (PIB) français a reculé de 0,3% au 2e trimestre, conduisant le gouvernement à précipiter sa rentrée initialement prévue jeudi. Le recul du PIB dans l’ensemble de la zone euro a été de 0,2 %. Face à ces chiffres, le Premier ministre a exclu tout plan de relance, plaidant pour la poursuite des «réformes de structure» dans un contexte de «ralentissement» économique. «Nous n’avons pas besoin d’un plan de relance, qui serait un plan de relance artificiel», a-t-il également déclaré. «Investir avec de l’argent public dans une relance de l’économie n’aurait aucun sens, aucune efficacité, donc la seule réponse à la situation, c’est celle que nous proposons, c’est-à-dire celle des réformes de structure», a-t-il assuré. «Le gouvernement aborde cette période sans surprise, avec sang-froid et avec pour objectif principal de muscler l’économie française pour lui permettre de mieux réagir dans une compétition d’un niveau de plus en plus élevé», a insisté M. Fillon. «Je ne suis ni optimiste ni pessimiste. Il y a un cap difficile à passer qui peut prendre encore plusieurs mois», a-t-il souligné. Le chef du gouvernement a également relevé «une inversion de tendance dans trois domaines: le taux de change de l’euro, le cours du pétrole et les prix des matières premières agricoles». Par ailleurs, «l’impact de la loi TEPA (paquet fiscal) sur la croissance, lorsque l’ensemble des mesures produisent leurs effets, est de l’ordre de 0,3%», a-t-il répété, alors que le PS continue d’attaquer le «paquet fiscal».

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