Cette visite d’Etat, la deuxième depuis 1998, visait, comme en Thaïlande, à aider les entreprises françaises à prendre une plus grande part de ces marchés en pleine expansion, face en particulier à la concurrence américaine.
M. Chirac précède d’ailleurs à New Delhi de quelques jours le président américain, George W. Bush, dont la visite marque l’intérêt grandissant des Etats-Unis pour le géant indien.
Les deux pays ont décidé "de faire avancer leur partenariat stratégique" dans tous les domaines, ont-ils dit à l’issue d’une visite sur laquelle l’affaire Mittal, qui suscite une forte émotion en Inde, a toutefois jeté une ombre.
Les deux pays "ont entamé des pourparlers en vue de conclure un accord bilatéral de coopération pour le développement de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, sous réserve de leurs obligations et engagements internationaux respectifs", dit la déclaration signée en présence de M. Chirac et du Premier ministre indien, Maemohan Singh.
Les besoins de l’Inde, en quête frénétique de nouvelles sources d’énergie pour accompagner une croissance d’environ 8 %, sont estimés à environ 25 à 30 centrales nucléaires.
"Nous sommes dans les starting-blocks", a dit dimanche Anne Lauvergeon, la présidente du groupe nucléaire français Areva, face à la concurrence des entreprises américaines.
La bataille pour ce formidable marché sera lancée dès que l’Inde aura accepté de dissocier ses programmes nucléaires civils et militaires et de laisser l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) examiner ses sites nucléaires civils. Heureuse coïncidence ou coup de pouce au plus haut niveau, la visite de M. Chirac a aussi été marquée par la signature de la vente de 43 Airbus à la compagnie aérienne publique Indian Airlines pour 2,5 milliards de dollars, après trois ans de négociations. La veille, la compagnie aérienne indienne Kingfisher Airlines avait déjà signé la commande ferme de 150 avions régionaux ATR 72-500, pour un prix catalogue de 270 M USD.