L’accord intergouvernemental (IGA) sur le projet a été adopté
Energie: Le projet unique de Gazoduc Africain Atlantique (Nigéria- Maroc) entame sa dernière ligne droite avec une réunion décisive à Abuja de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en présence du Maroc et de la Mauritanie. Les détails.
Le compte à rebours commence pour le projet de Gazoduc Africain Atlantique (Nigeria- Maroc). Une réunion de travail au niveau des ministres de l’énergie des pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dédiée au projet unique de Gazoduc Africain Atlantique (Nigeria- Maroc) a eu lieu à Abuja, avec la participation du Maroc. La délégation marocaine participant à cette réunion est conduite par la ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, accompagnée de la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, et de l’ambassadeur du Maroc au Nigeria, Moha Ouali Tagma.
Une réunion de travail au niveau des ministres de l’énergie des pays membres de la CEDEAO a eu lieu à Abuja.
Organisée par la commission de la CEDEAO, cette réunion conjointe des ministres en charge de l’énergie et des hydrocarbures, élargie aux ministres en charge des hydrocarbures du Maroc et de la Mauritanie, a été précédée d’une réunion des experts sectoriels. Lors de cette réunion, les ministres ont adopté l’accord intergouvernemental (IGA) sur le Gazoduc Africain Atlantique et l’Accord avec le gouvernement hôte (HGA) annexé à l’IGA. Ils ont également convenu de l’organisation d’une cérémonie officielle de signature de l’Accord intergouvernemental au plus tard au premier trimestre 2025. La réunion d’Abuja intervient après un atelier régional d’examen et de validation de l’Accord des Etats hôtes (HGA- Host Government Agreement), organisé du 8 au 11 octobre dernier à Lagos au Nigeria et qui fait suite à plusieurs rounds de négociations des dispositions de l’Accord intergouvernemental et de l’Accord de gouvernement hôte, organisés à Rabat, Marrakech et à Abidjan. L’organisation de ces réunions de travail et d’ateliers régionaux sur le projet d’Accord intergouvernemental et le projet d’Accord du gouvernement hôte s’insère dans le cadre du projet stratégique de Gazoduc Afrique Atlantique, lancé suite à l’initiative visionnaire de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et l’ancien président du Nigeria Muhammadu Buhari, et soutenue par l’actuel président nigérian Bola Tinbu.
Processus
La réunion s’inscrit dans le cadre du processus statutaire d’adoption des textes communautaires à la CEDEAO. Les sujets examinés portent sur le Projet d’accord intergouvernemental concernant le Gazoduc Africain Atlantique (AAGP) et le Projet d’Accord avec le Gouvernement Hôte concernant le Gazoduc africain atlantique annexé à l’IGA. Il sied de souligner que l’Accord intergouvernemental et l’Accord avec les pays hôtes constituent des documents clés qui définissent outre les règles régissant les relations juridiques entre les Etats Parties, les règles de gouvernance du projet, les relations contractuelles entre ces Etats et les investisseurs du projet.
A rappeler que le projet du Gazoduc Africain Atlantique vise à stimuler le développement économique et à faciliter l’accès des pays traversés aux sources énergétiques mais également à renforcer la coopération Sud-Sud entre ces pays conformément à la vision stratégique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour un développement énergétique durable et intégré en Afrique, particulièrement sur la façade atlantique. Depuis le lancement du projet suite à l’initiative du Souverain et de l’ancien président du Nigeria, Muhammadu Buhari, en décembre 2016, plusieurs étapes importantes ont été achevées, notamment la signature des MoU entre le Maroc, le Nigeria et les autres Etats traversés, outre la finalisation des études techniques cruciales pour le développement de ce projet.
Emergence
Le projet de Gazoduc Africain Atlantique vise à permettre l’émergence d’une véritable prospérité pour l’Afrique, a affirmé la ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, précisant que ce projet stratégique vise à permettre l’émergence d’une véritable prospérité pour l’Afrique et ses populations en exploitant localement les ressources africaines, en développant des infrastructures industrielles et en créant des emplois. Le Gazoduc Nigeria-Maroc a toujours été bien plus qu’un simple pipeline, a-t-elle souligné, affirmant qu’il s’agit d’un projet éminemment politique, dont l’idée est portée par SM le Roi Mohammed VI et les présidents du Nigeria.
L’Accord intergouvernemental (IGA) et l’Accord avec les pays hôtes (HGA) constituent des documents clés qui définissent outre les règles régissant les relations juridiques entre les Etats Parties, les règles de gouvernance du projet, les relations contractuelles entre ces Etats et les investisseurs du projet.
«Leur soutien à cette vision n’a jamais faibli, car il ne s’agit pas seulement d’une infrastructure traversant plusieurs pays africains sur 6.000 kilomètres, d’une capacité de 15 à 30 milliards de mètres cubes de gaz, ou encore d’un accès moderne à l’énergie pour près de 400 millions de personnes réparties dans 13 pays», a expliqué la ministre, relevant que ce projet est surtout une réponse à la reconnaissance mondiale, particulièrement en Europe, que le dernier réservoir de capacité productive pour les décennies à venir est l’Afrique. Remerciant les différents partenaires qui ont adhéré à cette vision en contribuant à la persévérance nécessaire à la poursuite de cette initiative, Mme Benali a fait savoir que désormais le projet se nomme le Gazoduc Afrique Atlantique, en référence à la vision atlantique de SM le Roi, visant à offrir aux pays du Sahel une porte vers l’Atlantique et une ouverture à la prospérité. Par ailleurs, elle a souligné que cette réunion est une occasion pour avancer concrètement vers les moyens financiers et techniques qui permettront de rendre ce projet viable et réalisable, y compris les projets d’énergie renouvelable essentiels dans la stratégie énergétique marocaine. Les infrastructures transnationales comme ce gazoduc nécessitent des financements structurés, continus et rigoureux, a-t-elle poursuivi, précisant qu’une fois opérationnelle, cette infrastructure doit être en mesure de répondre aux besoins d’approvisionnement énergétique du continent et de ses partenaires.
Marché africain
Développement. Le projet stratégique du Gazoduc Nigeria-Maroc, dont l’accord de coopération avait été signé en mai 2017, a l’ambition d’être un catalyseur du développement économique de la région Nord-Ouest de l’Afrique. Le Nigeria et le Maroc prévoient de construire le plus long gazoduc offshore du monde pour transporter le gaz entre les deux pays, en traversant 11 autres pays d’Afrique de l’Ouest. Le Royaume du Maroc et la République Fédérale du Nigeria vont ensemble étudier et prendre des mesures concrètes pour la promotion du gazoduc régional. Plus qu’un simple projet énergétique de grande envergure, les responsables des deux côtés affirment que le gazoduc régional permettra de favoriser l’intégration économique régionale.
En effet, la construction du projet connaîtra la participation de toutes les parties prenantes, le but étant d’accélérer notamment la réalisation des projets d’électrification dans toute la région. Pour les responsables du Maroc et du Nigeria, ceci servira à créer un marché régional compétitif de l’électricité, susceptible d’être relié au marché européen de l’énergie mais également de développer des pôles industriels intégrés dans la sous-région dans des secteurs tels que l’industrie, l’agro-business et les engrais, afin d’attirer des capitaux étrangers, et d’améliorer la compétitivité des exportations, et de stimuler la transformation locale des ressources naturelles largement disponibles pour les marchés nationaux et internationaux.
La directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, avait souligné que le Gazoduc Nigeria-Maroc est un projet «hautement» stratégique qui va bénéficier à quelque 400 millions de personnes dans la région. Mme Benkhadra, qui s’exprimait à l’occasion de la cérémonie de signature d’un mémorandum d’entente relatif au Gazoduc Nigeria-Maroc, entre la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Nigeria et le Maroc, a indiqué que ce projet va permettre l’acheminement de plus de 5.000 milliards de mètres cubes de réserves prouvées de gaz naturel, ce qui va dynamiser la production d’électricité et résoudre les problèmes d’accessibilité à l’énergie dans la plupart des pays traversés.
Faits marquants
Connexion
Le Gazoduc Nigeria-Maroc qui longera la côte ouest-africaine depuis le Nigeria, en parcourant 13 pays africains, permettra de connecter le marché européen via l’Espagne.
Capacité
D’une longueur de plus de 5.700 km, le projet devra disposer d’une capacité annuelle de 30 à 40 milliards de mètres cubes et fournir environ 3 milliards de pieds cubes standard par jour de gaz.
Intégration économique
Lancé en 2016 à Abuja, ce projet d’envergure reliera les ressources gazières du Nigeria, celles de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et le Maroc et favorisera ainsi l’intégration économique régionale.