La plupart des économistes considèrent désormais que le gouvernement n’atteindra pas ses objectifs de croissance cette année, d’autant que les attentats de Londres, qui pèsent sur certains secteurs de l’économie comme le tourisme et les loisirs, n’arrangeront pas les choses dans les mois à venir.
Le produit intérieur brut (PIB) de la Grande-Bretagne a progressé de 0,4% au deuxième trimestre 2005 par rapport au précédent et de 1,7% en glissement annuel (par rapport au deuxième trimestre 2004), selon une première estimation de l’Office des statistiques nationales (ONS) publiée vendredi. Ces chiffres, conformes aux attentes des économistes, confirment le sérieux coup de frein de l’économie britannique depuis l’automne: au troisième trimestre 2004, le taux de croissance en glissement annuel était encore de 3,1%. Le taux de 1,7% est le plus bas enregistré depuis le premier trimestre 1993.
L’industrie britannique est en outre entrée en récession, avec deux reculs trimestriels consécutifs de sa production, qui pèse 20% dans le PIB. Aux yeux des économistes, la prévision de croissance du ministre des Finances, Gordon Brown, pour 2005, fixée entre 3 et 3,5%, est définitivement obsolète. "Les chiffres du PIB au deuxième trimestre confirment que la croissance reste faible et que les prévisions du Chancelier de l’Echiquier sont optimistes, c’est le moins qu’on puisse dire", ironise Vicky Redwood, de Capital Economics. Ce cabinet de recherches table sur une croissance de 1,7% cette année, après 3,1% en 2004. Il pointe également une moindre croissance du secteur des services (-0,1 point à 0,6%), "ce qui suggère que le ralentissement dans la distribution s’étend progressivement à d’autres secteurs".