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Gestion de l’eau dans l’Agriculture, une révolution en marche

© D.R

L’INRA, l’Université Mohammed VI Polytechnique et le Crédit Agricole du Maroc dévoilent les expériences menées sur le terrain

Innovation:  C’est une véritable révolution qui est menée aujourd’hui au Maroc pour développer une agriculture durable plus économe en eau. Les dernières technologies sont ainsi déployées sur le terrain grâce à l’implication des acteurs engagés dans le domaine. Eclairages.

Le Maroc déploie une nouvelle vision concernant la gestion de l’eau dans le domaine agricole. Les efforts sur le terrain et les pistes pour l’avenir ont été abordés à l’occasion d’un webinaire organisé par la Chambre de commerce britannique pour le Maroc, sous le thème «Gestion de l’eau dans l’agriculture : Défis et innovations pour un avenir durable». L’événement a connu la participation de Tom Hill, consul général du Royaume-Uni à Casablanca, Dr. Faouzi Bekkaoui, directeur de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), Pr. Ghani Chehbouni, directeur de l’international Water Research Institute au sein de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), Meriam Dkhil, directrice du Pôle coopération et développement durable au sein du Crédit Agricole du Maroc (CAM), et Ahmed Himy, responsable de l’energie et de l’environnement à l’ambassade britannique au Maroc.

Tom Hill a profité de l’occasion pour souligner les possibilités de coopération entre les acteurs économiques marocains et britanniques dans le domaine de l’agriculture, afin de relever les enjeux liés à une utilisation efficace de la ressource hydrique. Selon M. Hill, ces possibilités concernent notamment l’innovation technologique et les méthodes d’irrigation qui permettraient aux agriculteurs de diversifier leurs activités, d’optimiser l’arrosage pour limiter les gaspillages et de diminuer la consommation d’eau. Par ailleurs, il a évoqué l’ambition partagée du Maroc et du Royaume-Uni de renforcer les liens économiques pour intégrer l’agriculture durable dans les échanges bilatéraux, mentionnant à cet égard la participation du Royaume-Uni, en tant qu’invité d’honneur lors du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) prévu le mois prochain, avec une forte présence du secteur privé. «Nous considérons cette invitation comme une opportunité pour démontrer non seulement notre engagement à échanger avec le Maroc, mais aussi notre engagement envers le commerce dans le secteur agricole à tous les niveaux: des petits exploitants aux agriculteurs commerciaux», a déclaré le consul général du Royaume-Uni à Casablanca.

Al Jayl Al Akhdar

Pour sa part, le directeur de l’INRA a présenté quelques pratiques et chiffres que la stratégie «Al Jayl Al Akhdar 2020-2030» encourage pour améliorer l’efficience et la préservation de l’eau dans le secteur agricole. Il s’agit notamment de favoriser la création et l’utilisation de variétés résilientes et la conservation des ressources génétiques (variétés respectueuses de l’environnement, résistantes au stress dû à la chaleur et à la sécheresse), de promouvoir des cultures alternatives plus adaptées comme l’orge, le blé, l’olivier et le figuier, ainsi que d’encourager les recherches visant à optimiser les stratégies d’irrigation économes en eau sur le terrain, a-t-il précisé. Dr. Bekkaoui a, par ailleurs, souligné le rôle essentiel du numérique qui se veut «très important» pour avoir une agriculture durable à l’avenir au Maroc à travers une gestion efficace à la fois de l’eau, l’irrigation d’appoint et l’irrigation déficitaire. De son côté, Pr. Ghani Chehbouni a souligné que la production de travaux de recherche est un élément essentiel pour l’avancée de l’agriculture. Toutefois, il est crucial de trouver des moyens et des outils pour transmettre ces connaissances aux agriculteurs et pour passer de la théorie à la pratique.
À cet égard, il a rappelé l’initiative «Al Moutmir» lancée en 2018 par le Groupe OCP. Cette initiative est une offre multiservices comprenant des solutions innovantes et personnalisées dans le but de transférer le savoir-faire en matière de pratiques d’irrigation, de recommandations de fertilisation et de pratiques agricoles. Cette initiative représente une opportunité unique pour les agriculteurs marocains d’améliorer leur productivité et leur rentabilité tout en préservant les ressources en eau. En effet, les avancées technologiques et les innovations en matière de pratiques agricoles ont un rôle crucial à jouer dans le développement durable de l’agriculture. L’utilisation de l’irrigation de précision, par exemple, peut aider les agriculteurs à économiser l’eau et à améliorer la qualité de leurs cultures.
De même, les outils numériques peuvent aider les agriculteurs à prendre des décisions éclairées en matière de fertilisation et de gestion des sols, en leur fournissant des données précises sur les conditions environnementales et les caractéristiques du sol.

Financement

La directrice du Pôle coopération et développement durable au sein du Crédit Agricole du Maroc a exposé les initiatives mises en place par le groupe bancaire afin de répondre aux défis posés par le changement climatique. Elle a ainsi souligné la mise en œuvre d’un système de management environnemental exhaustif, comprenant une série de procédures et d’outils sophistiqués, qui permettent d’identifier les impacts environnementaux et sociaux ainsi que les risques associés à chaque projet, tout en sensibilisant les clients à l’importance de ces enjeux primordiaux. Mme Dkhil a également mis en avant les pratiques novatrices initiées par la Fondation du Crédit Agricole du Maroc pour le développement durable, notamment à travers un programme dédié à l’agriculture durable dans trois zones agro-écologiques distinctes. Ce dernier vise notamment à promouvoir les systèmes alimentaires locaux, tout en encourageant une production laitière durable et une apiculture responsable. En somme, il s’agit d’un ensemble de projets ambitieux, orientés vers un développement économique et social équitable, respectueux des enjeux environnementaux. Comme le souligne Mariem Dkhil, «notre ambition est de faire de la transition écologique un levier de développement pour notre pays».

L’utilisation de l’irrigation de précision peut aider les agriculteurs à économiser l’eau et à améliorer la qualité de leurs cultures. (D.R)

C’est le titre de la boite

Economie circulaire

Approche.

Le responsable de l’énergie et de l’environnement à l’ambassade britannique au Maroc, Ahmed Himy, a souligné l’importance pour le Maroc d’adopter une économie circulaire afin de maîtriser les flux de matières et de réduire autant que possible la consommation d’énergie, en particulier celle issue de combustibles fossiles. Cette approche s’inscrit dans une vision à long terme de la durabilité, visant à réduire l’empreinte environnementale du pays tout en stimulant la croissance économique.

Par ailleurs, M. Himy a évoqué l’importance de prendre en compte un ensemble de facteurs interconnectés dans la mise en place de politiques gouvernementales visant à encourager la transition vers des pratiques agricoles plus durables. En effet, la croissance démographique, l’urbanisation intensive qui altère la qualité de l’eau, la lenteur des investissements dans les infrastructures de traitement des eaux usées, la déforestation et la désertification sont autant de défis complexes qu’il convient d’appréhender de manière multidimensionnelle.

Enfin, il a souligné que la durabilité doit être envisagée sous trois aspects clés : l’acceptabilité sociale, la faisabilité économique et le respect de l’environnement. Ces trois piliers sont indissociables et nécessitent une approche holistique pour assurer une transition efficace et juste vers un avenir plus durable. Comme l’a affirmé Ahmed Himy, «la durabilité ne peut être atteinte que si l’on parvient à trouver un équilibre harmonieux entre ces trois dimensions essentielles».

Le numérique devient très important pour avoir une agriculture durable à travers une gestion efficace à la fois de l’eau, l’irrigation d’appoint et l’irrigation déficitaire. (D.R)

Contexte

La stratégie «Al Jayl Al Akhdar 2020-2030» encourage l’efficience et la préservation de l’eau dans le secteur agricole. Il s’agit notamment de favoriser la création et l’utilisation de variétés résilientes et la conservation des ressources génétiques (variétés respectueuses de l’environnement, résistantes au stress du à la chaleur et à la sécheresse), de promouvoir des cultures alternatives plus adaptées comme l’orge, le blé, l’olivier et le figuier, ainsi que d’encourager les recherches visant à optimiser les stratégies d’irrigation économes en eau sur le terrain.

L’initiative «Al Moutmir» lancée en 2018 par le Groupe OCP est une offre multiservices comprenant des solutions innovantes et personnalisées dans le but de transférer le savoir-faire en matière de pratiques d’irrigation, de recommandations de fertilisation et de pratiques agricoles. Cette initiative représente une opportunité unique pour les agriculteurs marocains d’améliorer leur productivité et leur rentabilité tout en préservant les ressources en eau.

La Fondation du Crédit Agricole du Maroc pour le développement durable a mis sur pied un programme dédié à l’agriculture durable dans trois zones agro-écologiques distinctes. Ce dernier vise notamment à promouvoir les systèmes alimentaires locaux, tout en encourageant une production laitière durable et une apiculture responsable.

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