La société californienne a publié, jeudi soir, "un trimestre étonnamment fort", résume la banque SG Cowen, exprimant un avis généralement partagé.
Le bénéfice net est ressorti à 382 millions de dollars entre juillet et septembre, pour un chiffre d’affaires quasiment multiplié par deux, à 1,58 milliard USD.
Une surprise telle que l’action Google s’est envolée dès jeudi soir, dépassant largement les 330 dollars, contre un précédent record à plus de 318 dollars. "Il faut retourner à la fin des années 1990 et au sommet de la bulle Internet en 2000 pour voir un tel emballement", s’exclame l’analyste Peter Cardillo, de SW Bach. La capitalisation boursière de Google frôlait vendredi les 95 milliards de dollars.
Raison du succès: Google "accélère plus vite que le marché de l’Internet, déjà fort", explique Aaron Kessler, analyste chez Piper Jaffray.
Le modèle économique, dénommé "le Saint Graal" par Credit Suisse First Boston, repose sur des revenus générés par la publicité en ligne, représentant très peu d’investissements pour Google, sur fond d’innovation régulière dans les services aux usagers, ce qui draine l’audience. "Google continue d’optimiser en même temps l’expérience de l’internaute et le ciblage de clientèle pour les annonceurs publicitaires, ce qui se traduit par un taux plus élevé de publicités, générant des demandes d’annonceurs encore plus nombreuses, et une rentabilité accrue", résume M. Kessler. Le moteur de recherche Google, fondé par deux étudiants en informatique Larry Page et Sergey Brin, aujourd’hui milliardaires, représentait en septembre 45% des recherches des Américains, contre 23% pour son aîné Yahoo! Et 12% pour le portail MSN de Microsoft, selon le cabinet Nielsen. Google offre aujourd’hui une base de données photo, un moteur de recherche pour le shopping, et des logiciels gratuits comme le service de cartographie interactive Google Earth, Google Talk, qui permet à deux internautes de se parler via leur ordinateur, mais aussi une messagerie instantanée.