Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a appelé la Grèce à prendre de nouvelles mesures d’austérité pour diminuer le déficit public de 4% de PIB en 2010. «Des risques liés aux évolutions macroéconomiques et au développement des marchés sont réels et des mesures de consolidation supplémentaires sont nécessaires pour être sûr d’atteindre l’objectif d’une réduction du déficit cette année», a déclaré M. Rehn à l’issue d’un entretien avec le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou. Le ministre grec a, de son côté, affirmé que «le gouvernement fera tout, y compris en prenant de nouvelles mesures, pour diminuer le déficit public de 4% de PIB en 2010», reconnaissant lui aussi les «risques visibles» pouvant empêcher la bonne application du plan de redressement national. M. Rehn devait également rencontrer dans la journée le Premier ministre Georges Papandréou et plusieurs membres de son cabinet. Les dirigeants grecs ont déjà annoncé un vaste train de mesures fiscales et de coupes salariales dans la fonction publique. Ils examinent depuis plusieurs jours, selon la presse nationale, un nouveau tour de vis, avec l’augmentation des taux de TVA et des taxes sur alcools, tabac et carburants, sans exclure de nouvelles diminutions salariales. M. Rehn avait indiqué la semaine dernière qu’il se rendait dans la capitale grecque «pour discuter de la situation économique et budgétaire de la Grèce, et de la stabilité financière future de la zone euro, avec le gouvernement et les autorités grecques». La Grèce est considérée comme le maillon faible de la zone euro depuis qu’elle a révélé à la fin de l’an dernier l’ampleur de son déficit et de sa dette publics, jusque là sous-estimée. Face aux risques de contagion à toute la zone euro, les Européens ont décidé de placer le pays sous tutelle budgétaire pour s’assurer qu’il va remettre ses finances en ordre. L’Union européenne doit examiner le 16 mars s’il y a lieu d’imposer au pays surendetté de nouvelles mesures d’économies. Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a estimé, lundi, que l’aide du Fonds monétaire international (FMI) pour aider la Grèce ne serait «pas nécessaire».