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Hajar Mousannif fait de l’Intelligence artificielle son domaine de prédilection

© D.R

La chercheuse a inventé «Shama» le robot humanoide 100% marocain

«J’ai eu beaucoup de retour positif de la part des femmes et des filles qui veulent s’investir dans ce domaine»

Les algorithmes n’ont aucun secret pour Hajar Mousannif qui a fait de l’intelligence artificielle une véritable passion. A son actif, la chercheuse compte de nombreux travaux de recherche et des inventions qui lui ont valu la reconnaissance de ses pairs et des récompenses internationales. Elle a notamment remporté le 1er prix du «Global AI Inclusion Award» 2020 dans le cadre du prestigieux prix «Women Tech». Agriculture, enseignement, télécommunications …grâce à l’intelligence artificielle, la chercheuse marocaine travaille sur des projets dans plusieurs domaines. Elle a créé le premier robot-femme, 100% marocain. Baptisé «Shama», ce robot humanoïde est basé sur l’open source. Il est capable de se déplacer dans son environnement, de parler en arabe et peut recevoir des commandes vocales. Dans le cadre du programme Al Khawarizmi, l’enseignante marocaine travaille aussi sur un robot agricole. Cette invention a pour objectif d’améliorer la production agricole marocaine. Récit du parcours d’une femme de science.

Une passion depuis l’enfance

Contactée par ALM, l’enseignante-experte en intelligence artificielle (IA) se dit d’abord reconnaissante à sa famille et notamment à ses parents qui l’ont toujours encouragée dans ses études et l’ont soutenue dans ses travaux de recherches. Pour ce qui est de son domaine d’activité, elle explique qu’il faut que le Maroc profite de ce qu’apporte l’intelligence artificielle et la data au risque d’être dépassé par la concurrence au niveau mondial. A ce titre, l’experte espère créer une dynamique dans le secteur de l’intelligence artificielle au Maroc et par la même occasion inspirer les jeunes femmes à choisir ce domaine de spécialisation.
«J’ai eu beaucoup de retour positif de la part des femmes et des filles qui veulent s’investir dans ce domaine», raconte la chercheuse ajoutant qu’elle a aussi reçu des propositions de la part de plusieurs investisseurs pour ses inventions. Hajar Mousannif est titulaire d’un diplôme d’ingénieur d’Etat obtenu en 2005 de l’Institut national des postes et télécommunications (INPT) et d’un doctorat en informatique obtenu de l’Université Cadi Ayyad. Dès son plus jeune âge, elle a cultivé sa passion pour la technologie. Petite, elle essayait de comprendre le fonctionnement des objets, particulièrement les jouets qu’on lui offrait et à ses heures perdues, l’inventrice se passionnait pour le bricolage.

De ses inventions …

Sa véritable histoire avec l’intelligence artificielle a commencé après son premier brevet d’invention. Elle en détient d’ailleurs plusieurs dont un sur le « système ambiant de rétroactions et d’évaluation des apprentissages des étudiants ». Il s’agit d’une chaise connectée permettant de suivre instantanément la performance des étudiants. Elle permet aussi de prédire les résultats de leur apprentissage. L’objectif étant pour le professeur dans ce cas de figure est de savoir qui a assimilé son cours et par conséquent faciliter la transmission des enseignements. La chercheuse détient aussi un autre brevet qui concerne cette fois la « diffusion de contenu personnalisé en se basant sur la reconnaissance des émotions via les terminaux mobiles». Cette innovation concerne un smartphone qui lit les émotions en analysant les données comme les expressions du visage sur une caméra ou les messages. La finalité serait d’aider et réconforter les personnes qui passent par une période difficile.

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Pourquoi les femmes s’intéressent moins à l’IA et la data science ?

Pour l’experte, «il est essentiel d’encourager les jeunes femmes à s’orienter vers la data science et l’intelligence artificielle». Elle explique le fait qu’il n’y ait pas beaucoup de femmes qui choisissent ce domaine par le côté abstrait des algorithmes. Cet espace d’incertitude pousse les femmes à fuir cette discipline. Du côté du travail dans la data science, elle souligne qu’il reste dominé par les hommes.

«En plus, les entreprises n’insistent pas sur le fait que les femmes sont aussi capables de faire ces tâches. Ce qui fait que les jeunes filles ne voient pas évoluer beaucoup de profils féminins de data scientist qui ont fait des parcours rayonnants dans ce domaine», conclue-t-elle.

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