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Halieutique : La DEPF décrypte les enjeux d’un secteur stratégique

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Contributeur important dans la réduction du déficit commercial

La production halieutique contribue à la croissance avec pas moins de 17,3 milliards de dirhams de valeur ajoutée en 2019. Elle génère d’importantes devises (pour une valeur d’environ 22 milliards de dirhams).

Durant ces dernières années, différents efforts ont été engagés pour la gestion durable de la ressource et l’amélioration de la compétitivité du secteur de la pêche maritime. Ce dernier occupe de ce fait une place prépondérante dans l’économie nationale sans parler de sa participation effective à assurer la sécurité alimentaire dans notre pays. Ainsi, la production halieutique contribue à la croissance avec pas moins de 17,3 milliards de dirhams de valeur ajoutée en 2019.

Elle génère d’importantes devises (pour une valeur d’environ 22 milliards de dirhams), participe aux échanges extérieurs (avec une part de près de 45% des exportations agroalimentaires) et garantit environ 700.000 emplois directs et indirects. De plus, le secteur regorge de potentialités qu’il est essentiel de mettre en avant. C’est dans ce sens que la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) a récemment élaboré une analyse faisant état des possibilités de renforcement de la place du secteur dans la dynamique de développement socio-économique. Cette étude baptisée «Le secteur des pêches et de l’aquaculture : Tendances structurelles, enjeux et leviers de développement» entend contribuer au renforcement du rôle de cette activité comme véritable relais de croissance inclusive.

Apport majeur dans l’atténuation du déficit commercial du pays

Au niveau de la balance commerciale, les exportations des produits de la mer atténuent le déficit commercial du pays. «La production halieutique nationale est orientée majoritairement vers l’export. Malgré la récente tendance à la hausse des importations des produits de la mer (près de 97.000 tonnes d’importations de produits de la mer en 2019 correspondant à une valeur de 2,25 milliards de dirhams), le solde commercial reste largement excédentaire et les exportations marocaines des produits de la mer, estimées à près de 22 milliards de dirhams en 2019, sont d’une importance majeure dans l’atténuation du déficit commercial du pays», indique l’étude de la DEPF. A l’export, les produits halieutiques en valeur sont principalement portés par les conserves et semi-conserves de poissons (36%) et les mollusques congelés (31%) en moyenne sur la période 2015-2019. Parallèlement, une tendance au renforcement de la part du congelé dans les exportations a été remarquée en 2019 (avec respectivement +13% et +16% pour les exportations des mollusques et des poissons congelés).

Positionnement à l’international

Sur un total de 1,7 milliard de dollars exportés par le Maroc en moyenne sur la période 2010-2019 en produits halieutiques, 70% sont orientés vers l’Europe qui est le premier importateur mondial des produits de la mer avec 55 milliards de dollars comme moyenne sur la même période. L’Afrique arrive en deuxième position totalisant près de 14% du total des exportations marocaines de produits halieutiques. Cette part est en légère amélioration par rapport aux dernières années (11% sur la période 2008-2014) suite à la prise de conscience de l’importance du potentiel de ce marché, souligne ladite étude. Il en ressort que le Maroc a exporté 250 millions de dollars de produits halieutiques vers l’Afrique en moyenne sur la période 2010-2019. Ceux-ci portent principalement sur les conserves de poissons. A cet égard, cette analyse a mis l’accent sur les opportunités à saisir et les réelles potentialités que représente le marché africain avec un taux de croissance annuelle moyen (TCAM) de la demande des produits de la mer de +5,3% sur la période 2010-2019. Dans le même sens, elle met en avant la marge à gagner au niveau des marchés asiatiques et américains dont les TCAM sont de +4,8% et 4,3% respectivement entre 2010 et 2019.

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Crise sanitaire : Le secteur résilient

Le secteur de la pêche au Maroc comme un peu partout dans le monde n’a pas été épargné par l’impact de la Covid-19. Néanmoins, il en ressort plus résilient. Selon cette étude, l’activité a montré «une certaine résilience de ses performances en enregistrant le taux le plus faible en termes de part des entreprises de pêche en arrêt d’activité durant la période du confinement de près de 33,8% (selon l’enquête du HCP menée en juillet 2020) contre une moyenne au niveau global de 83,4%. Le secteur a également enregistré le taux le moins élevé en termes de part des entreprises ayant réduit leurs effectifs et qui a été à hauteur de 21% selon la même enquête contre 49% à l’échelle globale» ajoutant que les opérateurs de la pêche maritime ont réussi à assurer un approvisionnement normal et continu du marché local en produits de la mer tout en renforçant les mesures de prévention et de protection contre la Covid-19 à bord des bateaux (désinfection des embarcations, distribution de masques aux marins…).

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Radioscopie du secteur de la pêche et de l’aquaculture

En termes de chiffres, la production globale du secteur (incluant ses différentes composantes hauturière, côtière et artisanale) s’élève à environ 1,4 million de tonnes pour une valeur de plus de 11 milliards de dirhams. On compte trois segments de la pêche qui partagent l’exploitation des ressources halieutiques marocaines, à savoir le hauturier (450 navires), le côtier (2.500 navires) et l’artisanal (plus de 17.000 barques). Il est également à noter que la pêche côtière et artisanale assure la grande partie du tonnage de la production (93% du total du volume) qui est dominée par les pélagiques (essentiellement les sardines).

Autre donnée intéressante, la contribution de la pêche hauturière est beaucoup plus importante en valeur (37% du total de la valeur de production halieutique) qu’en volume (6%), grâce notamment aux débarquements de poulpe. Ladite étude rappelle aussi que la valeur des exportations des produits de la mer a atteint plus de 22 milliards de dirhams en 2019, participant à environ 9% du total des exportations marocaines et 45% des exportations agroalimentaires. L’étude ne manque pas de rappeler aussi que le Maroc est le «principal exportateur mondial de conserves de sardine et l’un des leaders mondiaux dans l’export de poulpe».

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