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HCP: La croissance économique atteindrait 3,6% en 2017

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Les effets de la campagne agricole seront nettement ressentis cette année

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Ahmed Lahlimi annonce une valeur ajoutée en hausse de 9,7% pour les activités agricoles contre une baisse de 9,8% estimée pour l’année 2016. Le secteur secondaire connaîtrait également une hausse de 2,5% contre 1,9% en 2016.

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Après la décélération observée l’année dernière, l’économie marocaine renouerait avec la croissance en 2017. Le Produit intérieur brut devrait afficher une hausse de 3,6% en 2017 contre 1,1% en 2016. Ces prévisions établies par le Haut-Commissariat au Plan ont fait l’objet d’une rencontre présidée par Ahmed Lahlimi portant sur le budget économique prévisionnel de cette année. 2017 serait ainsi marquée par la reprise de l’activité du secteur primaire. Les activités agricoles devraient reprendre leur élan et ce compte tenu du bon déroulement de la campagne actuelle. «La campagne agricole 2016-2017 s’annonce prometteuse. Le cumul pluviométrique national moyen jusqu’à fin décembre 2016 était en augmentation de 30% par rapport à une année normale et de 135% par rapport à la campagne précédente. La superficie emblavée a atteint 4 millions d’hectares sur les 5 millions ciblés», explique Ahmed Lahlimi.

Les perspectives agricoles tablent sur le retour de la céréaliculture, soit une production de 70 millions de quintaux. De même, les agents économiques s’attendent à la consolidation de la productivité des autres cultures industrielles de l’élevage et de la pêche maritime. Ahmed Lahlimi annonce dans ce sens une valeur ajoutée en hausse de 9,7% pour le secteur primaire contre une baisse de 9,8 % estimée pour l’année 2016. Le secteur secondaire connaîtrait également une amélioration du rythme de croissance. La hausse prévue pour 2017 serait de 2,5% contre 1, 9% une année auparavant. Ce redressement serait lié à la consolidation de la demande intérieure et de l’amélioration de la demande extérieure. Le secteur tertiaire continuerait sur la reprise amorcée en 2015.

Il afficherait, selon les prévisions du HCP, une croissance de 2,4%. «Cette croissance serait expliquée par les effets de la bonne campagne agricole sur les services marchands, les activités du commerce et des transports», relève-t-on du commissaire au Plan. Et de préciser que «les services non marchands devraient dégager une valeur ajoutée en progression de 2,2% suite à une éventuelle augmentation de la masse salariale dans les administrations sous l’effet du recrutement anticipé pour l’année 2017». A cet effet, la valeur ajoutée des activités non agricoles se situerait cette année autour de 2,4% contre 2,2% en 2016. Les prévisions du Haut-Commissariat au Plan tablent également sur un accroissement du niveau général des prix. L’inflation passerait de 1,7% en 2016 à 2,1% cette année.

2017 serait, par ailleurs, marquée par la consolidation de la demande intérieure. «La demande intérieure en volume devrait maintenir son rythme de croissance à 3,6%, et sa contribution à 3,9 points à la croissance économique en 2017», relève-t-on de la présentation de Ahmed Lahlimi. Et d’ajouter que «la consommation finale nationale s’accroîterait de 3,1% contre 2,3% l’année passée, portant à 2,5 points sa contribution à la croissance au lieu de 1,8 point en 2016». En ce qui concerne le financement de l’économie, le haut commissaire au Plan indique dans ses prévisions que les finances publiques poursuivraient le processus de rationalisation des dépenses budgétaires ainsi que le renforcement de la collecte des recettes, notamment fiscales. A cet effet, le déficit budgétaire serait maîtrisé à un niveau jugé tolérable. Il se situerait à 3,5% du PIB en 2017, après une estimation de 4% en 2016. «Pour combler ce déficit, l’Etat ferait recours à l’emprunt, ce qui devrait ramener le taux d’endettement du Trésor à près de 64% du PIB. La dette publique globale connaîtrait une tendance baissière par rapport au PIB pour se stabiliser à 80,5% au lieu de 81,8% pour 2016», précise Ahmed Lahlimi.

En outre, les crédits bancaires devraient augmenter en 2017 de 4,6% contre 4% en 2016. Le besoin de financement de l’économie devrait se situer, pour sa part, autour de 3,4% du PIB. II s’inscrirait en allégement par rapport à 2016 durant laquelle le besoin de financement a été estimé à 3,8%.

Les composantes de l’offre économique en 2016

Secteur primaire : La campagne agricole 2015-2016 a été caractérisée par des conditions climatiques défavorables qui ont fortement affecté les niveaux de la production agricole, en particulier celle des cultures céréalières. La valeur ajoutée du secteur primaire aurait été en repli de 9,8% en 2016, dégageant une contribution négative à la croissance du Produit intérieur brut de 1,3 point contre une contribution positive de 1,5 point une année auparavant.

Secteur secondaire : Les faibles performances des activités non agricoles ont continué de caractériser globalement l’ensemble des activités aussi bien secondaires que tertiaires. La valeur ajoutée des industries manufacturières aurait affiché un ralentissement de sa croissance, avec 2% en 2016 après 4,3% enregistrée en 2015. Les activités minières auraient connu une légère reprise. Elles se seraient améliorées de 3,2% au lieu d’une baisse de 5,1% en 2015. Compte tenu d’une évolution modérée de 1,8% de l’activité électrique, la valeur ajoutée du secteur secondaire aurait progressé de 1,9% en 2016 au lieu de 2,8% une année auparavant. Les activités non-agricoles se seraient améliorées de 2,2% en 2016, en légère hausse par rapport à 1,8% en 2015. Toutefois, les activités non-agricoles sont restées largement en deçà du taux de 4,2% par an durant les années 2008-2012.

Activités tertiaires : Les services marchands auraient enregistré une valeur ajoutée en amélioration de 2,3% au lieu de 1,4% une année auparavant. Une reprise portée, en particulier, par les secteurs des télécommunications, du commerce et des services rendus aux entreprises. Les activités touristiques bénéficiant de l’effet positif de la COP22 et du dynamisme du tourisme national auraient affiché une amélioration de leur valeur ajoutée de 2,6%  après avoir enregistré une baisse de 3,2% en 2015. Toutefois, cette croissance serait restée bien inférieure aux rythmes soutenus de 5% en moyenne durant les années 2007-2014. Les activités tertiaires auraient enregistré une croissance de 2,3% en 2016 au lieu de 1,2% en 2015.

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Les principales conclusions de Ahmed Lahlimi

Selon le haut-commissaire au Plan, les activités non agricoles continuent de s’inscrire dans un sentier de croissance en ralentissement.  Les réalisations de ces activités restent loin du niveau de 5,3% par an de la période 2010-2012. Le taux d’accroissement affiché sur la période 2013-2017 est de 2,1% par an.

En ce qui concerne la demande intérieure, Ahmed Lahlimi a affirmé qu’elle continuerait, malgré son ralentissement, de tirer la croissance économique nationale. «Ses effets multiplicateurs sur les importations de produits finis de consommation et d’équipements devraient être atténués pour réduire l’ampleur du déficit des échanges extérieurs de biens et services et valoriser leur potentiel en termes de contribution à la croissance économique nationale», indique-t-il.  Le déficit se situerait à 100,7 milliards en 2016 au lieu de 60 milliards en 2007.

Sans les services, il atteindrait 180 milliards, soit 17% du PIB en 2016. En outre, le taux d’endettement public global ne cesse, selon M. Lahlimi, d’augmenter. Il a représenté en 2016 environ 81,8% du PIB. Le haut commissaire au Plan affirme à cet effet que le volume du taux d’endettement public aurait doublé entre 2009 et 2016. Il est passé de 418 milliards de dirhams à 827 milliards de dirhams, augmentant chaque année d’une moyenne de 58 milliards de dirhams. 

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