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HCP : Un taux de chômage de 14,8%, du jamais-vu depuis plus de deux décennies

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Une décroissance de 5,8% attendue en 2020

Le secteur primaire devrait connaître une hausse de 9,1% en 2021. Les activités non agricoles devraient enregistrer un rythme d’accroissement modéré de l’ordre de 3,6% en 2021 en raison de la reprise timide attendue des secteurs des services et du BTP et des industries de transformation.

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient de rendre public le Budget économique exploratoire 2021. L’économie nationale va connaître cette année sa pire récession en plus de deux décennies sous l’effet conjugué de la sécheresse et de la pandémie Covid-19. Ainsi, le PIB devrait enregistrer une décroissance de 5,8% en 2020, compte tenu, selon le HCP, d’une baisse prévue de 9% des impôts et taxes sur produits nets de subventions. Dans ce contexte et sous l’hypothèse d’une poursuite de la baisse tendancielle du taux d’activité au niveau national, le taux de chômage devrait exploser pour atteindre près de 14,8%, soit une hausse de 5,6 points par rapport au niveau enregistré en 2019.

La demande intérieure devrait baisser de 4% en 2020

Le HCP estime que le secteur primaire dégagerait une valeur ajoutée en repli de 5,7% en 2020 après avoir régressé de 4,6% en 2019. Pour leur part, les activités non agricoles devraient connaître un net recul, de 5,3% en 2020, après une hausse de 3,7% en 2019. S’agissant du secteur secondaire, il devrait enregistrer un repli de près de 6,9% en 2020 après une hausse de 3,6% en 2019. A l’exception des activités des industries chimiques et parachimiques et du secteur minier, les autres activités secondaires devraient afficher une baisse remarquable de leur valeur ajoutée. De même, les activités du secteur tertiaire devraient baisser de 4,5% après une hausse de 3,8% en 2019. Les secteurs du tourisme et du transport, fortement impactés par la fermeture des frontières et les mesures prises pour l’endiguement de la pandémie, seraient les plus touchés. La demande intérieure devrait enregistrer une baisse de 4% en 2020, sa contribution à la croissance serait ainsi négative de 4,4 points au lieu d’une contribution positive de 1,9 point en 2019. La contribution de la demande extérieure à la croissance serait négative de 1,4 point, après avoir été positive de 0,6 point l’année précédente.

Le déficit budgétaire s’accentuera pour atteindre 7,4% du PIB

La pandémie et le gel de l’activité économique durant le confinement devraient induire des effets néfastes sur le budget de l’État en termes de recettes fiscales. Les mesures prises par le gouvernement pour limiter la propagation du virus devraient engendrer des dépenses supplémentaires aux charges ordinaires. En conséquence, le déficit budgétaire devrait s’accentuer en 2020 pour atteindre près de 7,4% du PIB. Pour couvrir ces besoins, le Maroc ferait recours aux emprunts extérieurs, dépassant le plafond des financements extérieurs fixé par la loi de Finances 2020 à 31 MMDH. Ces conditions devraient porter l’encours de l’endettement global du Trésor à 74,4% du PIB en 2020. S’ajoutant à la part de la dette extérieure garantie, la dette publique globale dépasserait le seuil de 90% du PIB, en hausse de près de dix points par rapport à l’année 2019. De son côté le marché monétaire devrait subir les effets de la baisse des flux nets financiers. Ceci devrait engendrer un repli des stocks en devises en 2020 à près de 212 MMDH (non compris l’utilisation de la ligne de précaution de la liquidité de 3 MM dollars du FMI). Tenant compte d’une amélioration des créances à l’économie de près de 4,9% suite aux mesures d’assouplissement monétaire mises en œuvre, la création monétaire en 2020 devrait augmenter de 1,6% en 2020 au lieu de 3,8% en 2019.

Une croissance de 4,4% en 2021

Le Produit intérieur brut (PIB) devrait enregistrer une croissance de 4,4% en 2021 après une régression de 5,8% attendue en 2020. Le HCP a établi ces prévisions en tenant en compte deux éléments importants, à savoir la fin de la pandémie en décembre 2020 et en se basant sur un scénario moyen de la production agricole durant la campagne 2020/2021. Sur la base de ces hypothèses, le secteur primaire devrait connaître une hausse de 9,1% en 2021. Les activités non agricoles devraient enregistrer un rythme d’accroissement modéré de l’ordre de 3,6% en 2021 en raison, notamment, de la reprise timide attendue des secteurs des services et du BTP et des industries de transformation. Le HCP fait remarquer que la croissance économique devrait être soutenue en 2021 par la reprise de la demande intérieure contribuant pour 4,8 points à la croissance économique, au moment où la contribution de la demande extérieure devrait rester négative avec -0,4 point en amélioration par rapport à -1,4 point en 2020.

Un taux d’endettement du Trésor à 72,3% du PIB

En 2021, il est prévu une augmentation des dépenses publiques, liées aux mesures nécessaires pour la dynamisation et la relance de l’activité économique qui à son tour devrait entraîner une amélioration des recettes fiscales. Dans ces conditions, le déficit budgétaire serait de 5% du PIB en 2021 au lieu de 7,4% attendu en 2020. Pour couvrir ce besoin de financement, le Maroc devrait effectuer une nouvelle sortie sur le marché international. Ainsi, le taux d’endettement du Trésor devrait rester élevé pour atteindre près de 72,3% du PIB. Tenant compte de la dette garantie, la dette publique globale serait portée à 89,9% du PIB au lieu de 92% attendue en 2020

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