Economie

Huile de foie de requin: Une première étape vers un assainissement total

© D.R

Les opérateurs de l’industrie du secteur de l’huile de foie de requin poussent un «ouf» de soulagement. Et pour cause, le ministère de tutelle vient de mettre, depuis le 1er juin, une procédure relative à la traçabilité et à la certification du produit.

Pour ceux qui ne sont pas au courant du houleux feuilleton qui avait opposé les opérateurs du secteur de l’huile de foie de requin et les armateurs, sachez que la guéguerre entre ces deux franges perdurait depuis 6 mois déjà. Les premiers (opérateurs) reprochaient aux seconds (armateurs) d’opérer dans l’informel, à savoir qu’ils étripaient les requins à bord de leurs navires, en extrayant l’huile qu’ils revendaient hors circuit, sans passer par les halles et sans aucune traçabilité. Une situation qui biaisait la concurrence en la rendant déloyale au profit d’intermédiaires étrangers, espagnols en l’occurrence (voir nos précédentes éditions).

Le ministère réagit

Aujourd’hui, le ministère réagit de façon intelligente, en exigeant des armateurs de faire obligatoirement passer le poisson étripé par le carreau des halles dans un premier stade, conformément à une quatrième dérogation qui leur a été accordée jusqu’au 31 août 2015. Certes, le problème persiste toujours quant à la normalisation de l’huile de foie de requin que le ministère évalue à 30% du poids de la pêche. Pour les opérateurs, cette mesure, bien que très encourageante, reste encore insuffisante. «On souhaite que le ministère persévère  dans la voie qu’il a tracée en continuant à assainir le secteur, ceci  par l’introduction à la halle de cette huile au même titre que le requin pêché», déclare un opérateur industriel. Précisons que le prix d’huile de foie de requin, utilisée à des fins cosmétiques et thérapeutiques, atteint des pics sur les marchés internationaux où le tarif de la tonne d’huile de foie de requin se négocie entre 12.000 et 15.000 dollars, en fonction du taux de squalène qu’elle contient. Au Maroc, ce marché atteint 8 milliards de DH. Il est disputé par une quarantaine de palangriers et six opérateurs industriels.

Pourquoi pas une Bourse pour l’huile de foie de requin au Maroc ?

Les professionnels du secteur semblent tous unanimes à l’idée de l’utilité d’une Bourse qui serait entièrement dédiée à l’huile de foie de requin. «Cette bourse serait une originalité pour le Maroc qui deviendra ainsi le premier pays au monde à l’avoir instaurée», nous explique un industriel. «Une telle Bourse aurait le mérite d’accorder une transparence providentielle pour le secteur, de même qu’elle permettrait d’exporter un produit marocain entièrement labélisé, avec toutes les retombées fiscales et les devises que cela générerait. Elle pourrait même être dupliquée pour d’autres types de pêches de même acabit tels que les ailerons, peaux ou cartilages de requin, produits tout aussi prisés par la clientèle asiatique». L’idée d’instaurer cette Bourse a déjà été soufflée au ministère qui ne semble pas réfractaire.  Espérons qu’il y donnera suite…

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