Immobilier

Cadrage : Le poids du toit

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Ahmed Taoufik Hejira a fait sensation, jeudi 17 mars, lors d’une conférence organisée par Lions club Casablanca doyen. Devant un parterre de journalistes et de professionnels du secteur,  le ministre chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme, promis encore à un bel avenir politique,  s’est livré à un véritable exercice d’explication de la stratégie de son département en usant d’un slight show nourri de chiffres et d’objectifs. Loin de recourir à une langue de bois veloutée, le ministre a adopté un langage franc, reconnaissant d’entrée de jeu les insuffisances et les dysfonctionnements qui minent l’habitat au Maroc.
La démarche de M. Hejira est à l’image du projet qu’il défend. Elle est inclusive, visant à faire adhérer l’ensemble des opérateurs, publics et privés, à son approche. L’inclusion pour dépasser l’exclusion frappant une bonne partie de la population marocaine qui se pourfend dans un habitat insalubre. Une situation indigne d’un pays qui ambitionne de s’inscrire de plain-pied dans la modernité.
Justement, cette ambition est pour le moment contrariée par l’état désastreux des villes marocaines qui, au-delà des verrues urbaines qui rongent le tissu social du pays et du déficit chronique en logements, manque cruellement d’espaces qui fondent le concept d’urbanité. Pis, le milieu urbain national, tel qu’il existe avec ses défauts, est en train de reculer sous les assauts répétitifs d’une “ruralisation“ accentuée par l’exode paysan qui charrie de nombreux maux.
C’est pour cela que Taoufik Hejira a insisté lors de son intervention sur le caractère transversal du ministère dont il a la charge. Construire les meilleurs logements du monde en l’absence d’une vision globale qui soit partagée et défendue sur le terrain par l’ensemble des départements concernés, n’est pas suffisant. Que vaut, en effet, le programme des «Villes sans bidonvilles» si le ministère de l’Intérieur par exemple ne s’implique pas fortement pour stopper l’hémorragie ?
Dans un cadre plus large, il s’agit de veiller à ce que les logements sociaux construits aux quatre coins du pays ne se transforment en simples bidonvilles en dur sous la pression démographique et l’aggravation des problèmes sociaux. Offrir un logement à 120.000 Dhs c’est bien. Permettre au bénéficiaire et à ses enfants d’accéder à un revenu convenable c’est encore mieux. Ceci pour dire qu’un toit dans un contexte où le chômage croît est de nature à faire des défavorisés, des citoyens sans foi ni loi.
C’est ce message que M. Hejira a tenté de faire passer à travers son intervention. Si le ministère qu’il gère a pour rôle de mettre en place une politique d’habitat conséquente, il appartient aux autres de contribuer à donner un sens à la vie de l’heureux bénéficiaire d’une maison. Il ne suffit pas d’exister entre quatre murs. Il faut pouvoir y vivre.

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