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La Banque mondiale s’est intéressée au logement au Maroc, et ce dans le cadre d’une étude dédiée à la région du Moyen-Orient d’Afrique du Nord
A travers cette étude intitulée 
«La performance macroéconomique et sectorielle des politiques du logement dans des pays de la région MENA » et consacrée spécialement à l’Algérie, l’Egypte, l’Iran, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Tunisie et le Yémen, il en ressort que dans ces pays-là, le logement coûte très cher. Et ce n’est pas à cause d’une pénurie en habitation. « Le parc des pays de la région en la matière est conforme à ce que l’on pourrait attendre, compte tenu de leurs niveaux respectifs de développement », note l’étude de l’instance internationale qui ne se situe pas à ce niveau puisque rien qu’au Maroc, il existe près de 600.000 logements inhabités dont près de 80.000 dans la seule ville de Casablanca. Et ce même si des insuffisances sont à signaler dans le cas du logement social. Et pourtant, la population n’y a pas accès, notamment les ménages à faible VIT. Ainsi, au Maroc, « une famille à revenu moyen doit épargner tous ses revenus annuels pendant environ neuf ans pour être en mesure d’acheter un logement de qualité moyenne dans les grandes villes», estime l’étude.
Selon le terme des experts de la Banque mondiale, il s’agit d’un « semblant de pénurie». Une situation vécue entre autres, au Maroc où « le prix des logements est extrêmement élevé » ainsi qu’en Algérie, en Iran, au Liban et au Yémen. Une situation due essentiellement « à des politiques d’offre de logements et de terrains qui entravent le fonctionnement du marché du logement, de sorte que les pressions démographiques, qui s’exercent actuellement sur la demande de logement se traduisent principalement par la hausse des prix des logements, plutôt que par l’augmentation de la production ». Autrement dit, les experts de l’institution financière internationale qui, signalons-le, participe au financement de plusieurs projets d’habitat dans notre pays, remarquent que « ce n’est pas en général la quantité de logements qui pose problème, mais bien par qui et pour qui les logements sont produits et la façon dont ils sont distribués ».
Résultat : la prolifération de foyers d’habitat insalubre qui constituent le seul recours à des ménages au revenu très faible. « Dans plusieurs pays, la demande par des groupes à faibles revenus se traduit par des occupations illégales de terrains et le développement de quartiers périphériques non aménagés ». Pour ce qui est de la cause de cette quasi-pénurie, le diagnostic de la Banque mondiale est clair. « Le problème clé de l’accessibilité du logement réside dans la mauvaise définition des rôles des secteurs public et privé dans les marchés immobilier et foncier ». Ce dernier point a été traité en profondeur par les experts de la Banque mondiale qui citent certaines pratiques à l’origine de la cherté du logement : « des terrains aménagés sont fournis là où la demande est la moins forte, des logements sont construits sans porter attention à la demande foncière, le processus d’aménagement comporte des subventions non transparentes, aboutissant souvent involontairement aux ménages à revenu moyen au élevé plutôt qu’aux ménages pauvres ». Ainsi, dans notre pays, c’est également la législation foncière qui se trouve montrée du doigt. « Dans certains pays, à savoir l’Algérie, le Maroc, l’Egypte et l’Iran, les réglementations de l’usage des sols constituent un sérieux problème », indique clairement l’étude.
Pour sortir de cette situation, la Banque mondiale appelle les responsables de la politique du logement dans les pays concernés à « délimiter d’une manière claire le rôle du secteur public ». Ce dernier doit, par exemple, être déchargé de l’aménagement du foncier. En dernier lieu, l’étude de la Banque mondiale plaide pour « une réforme du financement du logement », en ce sens qu’elle « pourrait apporter
des gains économiques conséquents, notamment en encourageant l’épargne ».

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