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Habitat de demain : Al Omrane prône l’innovation et la résilience

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Innovation, solidarité, confiance, conciliation, convergence, territorialisation, intégration et ambition avec un passage à l’action sur le terrain.

Ce sont les mots d’ordre de la conférence inaugurale d’Al Omrane expo tenue ce jeudi par le groupe Al Omrane sous le thème «Résilience et innovation face à la crise : penser l’habitat de demain». C’est de ce contexte qu’il s’agissait notamment lors de cet événement, organisé sous l’égide du ministère de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville.

L’annulation de droits comme fer de relance

Pour le numéro un de ce département, Nezha Bouchareb, qui évoque les réponses à la crise, selon une approche royale, le secteur a montré une certaine «résilience et réactivité à travers des mesures incitatives». Dans ce sens, elle cite les droits d’enregistrement annulés à 100% pour les acquisitions entre autres. «Les professionnels ont trouvé, dans ces mesures, des incitations pour la relance du secteur», ajoute-t-elle. La responsable ne manque pas de rappeler que l’habitat emploie un million de main-d’œuvre et contribue au PIB à raison de 6%. «En mars et avril, 70% des chantiers étaient à l’arrêt. Le mot d’ordre était de mobiliser l’écosystème et maintenir au minimum l’activité et des postes d’emploi», poursuit-elle pour illustrer la réactivité du secteur. Egalement de la partie, Taoufik Kamil, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), n’hésite pas à mettre l’accent sur la «difficulté de la période» impactant le secteur qui emploie 14% de la population marocaine. Il tient aussi à la relance. D’où la création de l’association appelée «corps professionnel du cadre bâti».

Les investissements d’Al Omrane

De son côté, Badre Kanouni, président du directoire du Holding Al Omrane, n’a pas manqué de s’exprimer sur les réalisations du Groupe en ces temps de crise. «Tous les chantiers, arrêtés avant la crise, sont à 100% d’activité à peu près. Nous avons maintenu les investissements et nous allons finir avec 3 milliards DH. Nous avons aussi amélioré les délais de paiement et lancé 750 appels d’offres pour 4 milliards DH. De plus, nous avons fait des levées de fonds de 800 millions DH», avance-t-il en rappelant que la période après-crise est envisagée.

Impliquer les collectivités territoriales

A ce propos, Mohand Laenser, président de la région Fès-Meknès, qui indique ne pas être insensible à la souffrance des promoteurs immobiliers, estime que «les collectivités territoriales sont à leur tour concernées». Pour lui, l’acte de construire ne doit pas être isolé. «Le problème de superficie est à revoir. Aussi, un quartier dans la ville est un lieu de vie. Il faut penser globalement la chose», lance-t-il en citant l’exemple d’hôpitaux et d’équipements. Dans la même lignée, la ministre estime qu’il y aura un après- corona en termes de «qualité de logement». Il est question, pour elle, de la manière de «planifier nos territoires même ruraux qui est sont beaucoup plus vulnérables». «Au niveau du ministère et des partenaires, nous avons repensé les systèmes de vie. Le logement est un lieu où dormir mais nous n’avons pas de logement comme lieu de vie», enchaîne-t-elle. Cela pousse son département à aller vers une action de changement de paradigme. C’est pourquoi elle avance la «mise en place d’un logement décent et accessible où les familles pourront vivre».

Action sur des niveaux

En tant que groupe, Al Omrane peut, selon son président, agir sur trois niveaux en tant que promoteur, aménageur et opérateur.
«Nous avons des projets d’amélioration. Nous pourrons, en plus, faire des aménagements aux opérations de lotissement», avance M. Kanouni. Par l’occasion, il ne manque pas de penser au développement durable voire au travail collectif. «Quand on veut développer un territoire nous voyons les conditions de vie. Nous savons qu’il faut bien se loger. Cela ne peut sa faire sans vision de planification claire», estime-t-il. L’intervenant, qui suscite à son tour le rôle des responsables territoriaux qui sont aussi concernés, indique également que «les moyens de l’Etat et des collectivités ne doivent pas être dispersés pour le même projet». Le tout en mettant en avant le foncier à un prix ciblé «pour que le promoteur puisse faire le calcul». «Il faut trouver un foncier qui permet au promoteur de gagner aussi», lance-t-il.

Pensée pour les politiques urbaines

Et ce n’est pas tout. M. Kamil pense non seulement à l’architecture mais aussi aux politiques urbaines «à revoir». «Il faut aussi donner la main aux architectes pour innover. Il y a des emplacements où on nous oblige à construire dans une zone qui n’a pas besoin d’une école. Cet espace peut être utilisé comme salles de sport et de lecture», explicite-t-il en rappelant travailler avec d’autres intervenants sur un livre blanc.

Des leviers de taille

Outre ces politiques, Mme Bouchareb s’exprime sur le «besoin de souplesse aux changements actuels». Dans ce sens, elle cite les procédures d’autorisation qui demandent beaucoup de temps. Le fait de revoir ces autorisations serait, selon elle, de nature à «faire gagner au promoteur le temps et s’inscrire dans une relance accélérée». En d’autres termes, ces procédures contribueraient à regagner des points en PIB et relancer un secteur qui a une capacité d’entraînement importante. «C’est un secteur qui fait travailler 80% de l’industrie», détaille-t-elle.
Les critères d’un logement

Comme le précise la ministre, le logement devrait répondre à des critères déterminés. Il s’agit, selon elle, «des spécificités territoriales». D’où l’importance de l’intervention des territoires pour «écouter les besoins en type de logement pour toutes le cibles y compris le logement pour la classe sociale et les personnes qui n’ont pas de rentrées stables». Quant à la classe moyenne, elle constitue, d’après Mme Bouchareb, «56% de la population». Cette caste peut, selon la responsable, «renforcer la résilience du secteur et a la capacité de payer des impôts». «Après la crise, il faudra repenser le logement pour la classe moyenne qui aura de nouvelles demandes», se projette-t-elle.

Un nouveau logement rural

Egalement de la partie, Mohamed Boudra, président de l’Association marocaine des présidents des conseils communaux, estime qu’il faut «penser la relance en tenant compte des problèmes de chômage». Le tout en faisant valoir un esprit de solidarité avancé également par Mme Bouchareb qui s’exprime aussi sur «le besoin du développement du rural». «Il faut réfléchir à un nouveau logement économique rural », ajoute M. Boudra. Des villes étant, dans le rural, déjà en gestation. Elles sont susceptibles de devenir les villes de demain tout comme il y a des agglomérations qui croissent dans des communes.

L’aide de l’Etat sollicitée

Pour accéder au logement, M. Kamil appelle à la facilitation doublée de celle de l’accès au financement bancaire et d’une «aide directe de l’Etat à l’économique et au logement de la classe moyenne». L’intervenant, qui appelle également à revoir certains textes d’urbanisme, pense aussi au logement social qui peut faire une relance «rapide».

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