Habitat : Hejira apporte sa pierre

C’est une priorité. L’habitat au Maroc suscite l’intérêt de tous. SM le Roi, gouvernement, secteur privé et réseau associatif. Les chantiers lancés sont énormes. Pour faire le point sur cette situation que le ministre délégué chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme, Taoufik Hejira, a tenu une rencontre avec la presse. Les réalisations des deux précédentes années ainsi que le programme d’action de l’année 2005 ont été passés en revue. Des prévisions très ambitieuses pour le ministre qui a mis en exergue le chiffre réalisé en 2004 : 103.000 logements, dont 27.000 unités restructurées.
L’implication royale dans cette lutte contre l’habitat insalubre est évidente. Tous les grands projets sont directement supervisés par le Souverain. Au cours des deux dernières années (2003-2004), SM le Roi Mohammed VI a inauguré ou lancé les travaux de 96 programmes portant sur la construction de 265.000 logements pour un coût global d’environ 28 milliards de dirhams.
Des chiffres, M. Hejira en a beaucoup donnés lors de cette conférence de presse. Ainsi, le ministre chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme a précisé que le rythme des constructions a doublé de cadence durant cette période. En 2002, 45.000 projets ont été mis en chantier. Une année plus tard, ce chiffre a été doublé pour atteindre 99.000 logements. En 2004, ce sont 91.000 logements qui ont été construits alors que les chantiers entièrement achevés ont été respectivement de 38.000, 42.000 et 58.000 unités. L’engagement gouvernemental des 100.000 logements par an sera atteint en 2005, estime M. Hejira qui a donné quelques indicateurs de cette hausse de la production. Il s’agit essentiellement de la consommation du ciment (+9,4 % en 2003 et + 5,6 % en 2004), l’encourt des crédits de logement (+12,4 % en 2003 et 15% en 2004) et l’absorption par le secteur de 9,1 % de la main-d’oeuvre active en zone urbaine.
De nombreuses mesures administratives, la généralisation du guichet unique pour la délivrance des autorisations de construire avec la limitation des délais de traitement des dossiers à la limite de deux semaines ont participé à cette dynamique. Le ministre a de même annoncé le lancement des premiers chantiers de logements sociaux à bas prix, précisant que la première tranche comprend 9.500 habitations à un coût inférieur à 120.000 DH et dont 3.500 unités ont été déjà réalisées.
Pour l’année 2005 également, le ministre istiqlalien a insisté sur les grands projets de logements sociaux qui verront le jour dans les quelques mois à venir. Il s’agit notamment de la création de nouveaux espaces urbains et de nouvelles cités modernes. La ville El Mansourya qui sera bâtie dans la périphérie de Marrakech en est l’exemple. Il sera également procédé à la fusion des Etablissements publics de l’habitat en un seul groupement d’aménagement urbain et à la généralisation des agences urbaines au profit de l’ensemble des préfectures et provinces du Royaume.
Taoufik Hejira ne pouvait laisser passer cette occasion sans parler du programme « Villes sans bidonvilles », pilier de la politique gouvernementale de lutte contre l’habitat insalubre. Un programme qui, comme l’a souvent signalé le ministre, s’appuie sur une nouvelle approche basée sur la participation et la responsabilisation des parties impliquées dans cette lutte. La première tranche de ce programme concerne 19 conventions et 99.736 familles. Le programme « Villes sans bidonvilles » se renforcera en 2005 et concernera quatre villes du Royaume toujours dans le cadre de conventions entre le ministère, les collectivités locales et le secteur privé.
Autre chantier, la lutte contre l’habitat menaçant ruine. 11.700 familles seront relogées en vertu de quatre conventions signées en décembre 2004. Le coût de cette opération est de 850 millions de dirhams offerts par le Fond Solidarité Habitat. Taoufik Hejira s’est également attaqué à l’habitat illicite contre qui un programme d’action a été élaboré qui intéresse près de 100.000 ménages en plus de nouvelles conventions conclues au profit de 117.000 autres familles.