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Habitat : un succès édifiant

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De l’avis de tous les partenaires et intervenants en matière de lutte contre l’habitat insalubre, le programme national « Villes sans bidonvilles » est une réussite. Plus d’une année après son lancement, près de 20.300 ménages ont d’ores et déjà bénéficié de ce programme dans de nombreuses régions du Royaume. Ainsi, et sur un total de 77 conventions-villes à établir, 41 ont déjà été signées et leur exécution avance à pas de géant.
Un succès qui a même valu à ce programme d’être décrété programme modèle lors de la conférence onusienne de Durban en Afrique du Sud. Partant de cette dimension internationale qu’a pris « Villes sans bidonvilles », sous la loupe de différents organismes internationaux du 7 au 9 novembre 2005. Sur les 41 conventions-villes signées, l’exécution des travaux précède dans certains cas les prévisions. Cependant, le rythme du relogement peine à suivre la dynamique de construction. La gestion de la maîtrise d’ouvrage social pose également problème.
Un programme qui semble victime de son succès. Et pour cause, l’exécution dépasse, dans plusieurs cas, les prévisions initialement établies. Ce qui pose de grands problèmes pour les structures censées organiser le relogement des ménages bidonvillois et donc la destruction des foyers d’habitat insalubre. « Le rythme de production des unités d’accueil des ménages commence à dépasser le rythme de transfert. Ceci est essentiellement dû aux différentes carences enregistrées en matière de gestion sociale de ce transfert des bidonvilles dans de nombreuses villes du Royaume », explique Ahmed Taoufik Hejira, ministre délégué chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme.
Autre problème qui se pose devant l’exécution de ce programme national, la gestion de la maîtrise d’ouvrage social qui demeure très inefficiente. Un manque qui se traduit principalement par l’absence de l’accompagnement social lors de l’opération de relogement de bidonvillois. Une opération-pilote a bien été menée dans ce sens par l’Agence de développement social (ADS). Elle s’est articulée autour de l’accompagnement social des bidonvilles de Douar El Kora et de Guich Oudaya à Rabat à qui, conseils et soutien social ont été accordés tout au long de l’opération de relogement.
D’un autre côté, dans les lotissements d’accueil de ces bidonvillois se pose un problème d’équipements de base : écoles et dispensaires pour ne citer que ceux-ci. «Avec l’absence de ces équipements de base, il serait vain de changer de la taule par des murs en béton. Et l’on ne pourrait parler d’intégration urbaine dans ce cas-ci », estime Ahmed Taoufik Hejira. L’exécution de « Villes sans bidonvilles » bute en outre sur un problème beaucoup plus structurel, à savoir la grande pauvreté d’une partie de la population concernée. Ainsi, entre 10 % et 15 % des habitants de bidonvilles au Maroc sont trop pauvres et donc incapables de prendre en charge une partie du relogement.
La solution serait, selon le ministre chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme, le recours au financement international pour aider cette population trop vulnérable à acquérir un logement décent. Et malgré les grands efforts qui sont fournis pour  mettre fin à un fléau qui ronge la société marocaine, l’hémorragie de l’habitat insalubre continue toujours. Des bidonvilles poussent toujours, beaucoup moins nombreux il est vrai que précédemment. Ce qui pose avec acuité la problématique du contrôle.
Lancé en juillet 2004, le programme « Villes sans bidonvilles» devrait, à terme, toucher près de 212.000 familles dans 70 villes du Royaume avec un coût global de 17,1 milliards de dirhams dont 5,4 milliards pris en charge par l’Etat. La démarche est nouvelle et somme toute singulière. Il s’agit de l’association de tous les partenaires intéressés, départements ministériels, entreprises publiques, secteur privé et associations autour d’une convention cadre visant l’éradication totale des bidonvilles dans une localité donnée.

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