Mettre fin au processus de pillage des richesses de sable de Kénitra, c’est l’objectif que se sont assignées les autorités préfectorales de cette province qui ont récemment entamé la mise en oeuvre d’une série de mesures. Des mesures qui visent avant tout à faire cesser toute forme d’exploitation abusive et illégale des carrières de sable. Ainsi, nombre d’articles du cahier des charges relatif à l’exploitation des carrières ont été amendés. Ils définissent, entre autres, les conditions nécessaires à l’ouverture et à l’exploitation des carrières de sable, conformément aux dispositions du Dahir du 5 mai 1914.
Ces amendements portent d’abord sur l’article 7 du cahier des charges. Elles fixent à 13 heures (de 6h à 19h) le volume horaire quotidien de chargement durant la période allant du 1er avril au 30 septembre, contre 10 heures (de 7h à 17h) au cours de la période allant du 1er octobre au 31 mars. Cet article prévoit également l’interdiction de charger la nuit, le dimanche et les jours fériés. Les amendements concernent également l’article 9 portant sur la quantité de sable extraite et le récépissé utilisé dans ce cadre.
A cet effet, et afin de barrer la voie à toute opération frauduleuse, les autorités préfectorales ont ainsi émis un modèle normalisé du cahier de chargement, avec trois exemplaires du récépissé de chargement portant un numéro de série, le nom du propriétaire de la carrière et un cachet. Quant aux amendements apportés à l’article 10 du cahier des charges, portant sur la protection de l’environnement et des équipements publics, ils prévoient le respect du poids total de la cargaison, en conformité avec les indications prescrites dans la carte grise du véhicule concerné. Ainsi, le poids total de la cargaison a été fixé à 40 tonnes pour les camions autorisés. Ces nouvelles procédures constituent une première étape d’un processus visant à organiser le secteur des carrières, en attendant la publication de la loi d’application du Dahir du 13 juin 2002 portant application de la loi 08-01 relative à l’exploitation des carrières. Une loi qui prévoit des peines allant jusqu’à deux ans de prison et des amendes de 500.000 DH contre les contrevenants. Tout un arsenal répressif est donc en train d’être mis sur pied pour imposer des mesures intransigeantes visant à organiser l’activité d’extraction et de commercialisation de sable, tout en préservant l’équilibre naturel.
Selon des sources préfectorales, les exploitants des carrières de sable ont déjà commencé à retirer la nouvelle mouture du cahier des charges pour l’adopter. Il est à signaler que la province de Kénitra dispose de 45 carrières de sable s’étalant le long du littoral entre la zone de Chlihate et Moulay Bousselham. Elles sont réparties entre 38 carrières à la commune rurale Lamnasra, six carrières à la commune rurale de Moulay Bousselham et une carrière à la commune rurale de Bahhara Oulad Ayyad. L’exploitation illégale et abusive dont a fait face le littoral de la province de Kénitra a eu de graves incidences sur le volume des dunes de sable, formées durant plusieurs milliers d’années, et la détérioration de la végétation, ainsi que d’autres répercussions sur l’environnement.














