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La solution : Créer de nouvelles villes

© D.R

Aujourd’hui Le Maroc : Le CNHU a organisé la semaine dernière des journées débats sur les villes nouvelles et villes satellites. Ces dernières représenteraient-elles l’avenir urbanistique du Maroc ?
Abdelhaï Bousfiha : Cette manifestation a réuni des opérateurs et représentants des différentes associations professionnelles, architectes et géomètres topographes entre autres, ainsi que les responsables des différents organismes sous tutelle du ministère délégué chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme ainsi que le secteur privé. Tous ont une expérience en matière d’habitat et d’urbanisme. Le Conseil national de l’habitat et de l’urbanisme (CNHU) les a réunis pour élargir le champ de réflexion afin de les associer à ces énormes projets. Vous savez, lors des vingt dernières années, le Maroc a vu se déverser sur ses villes une population assez importante qui a atteint les 10 millions d’habitants. Ce qui a été à l’origine des déséquilibres que nous constatons actuellement. Il sera donc de même pour les 10 ou les 15 années à venir qui verront certainement ce même phénomène, dû essentiellement à la croissance démographique et à l’exode rural. Et il n’y aurait alors que ces villes nouvelles et villes satellites qui pourraient répondre à cette demande croissante en logements.
Quels sont les avantages que propose ce nouveau concept ?
Les villes nouvelles et les villes satellites est la solution adéquate pour structurer l’espace et dominer la pression exercée actuellement sur le secteur de l’habitat. Feu SM le Roi Hassan II avait, en 1981 déjà, évoqué la possibilité d’arrêter l’extension des grandes villes en créant de petites agglomérations tout autour. Il n’y a qu’à voir l’exemple de Casablanca pour constater l’ampleur de l’anarchie urbanistique qui y existe, et qui a abouti aux dysfonctionnements sociaux, économiques et sécuritaires que vous connaissez tous. Le chapelet urbanistique autour de Casablanca pourrait constituer le point de départ de villes nouvelles ou villes satellites. C’est le cas notamment de Tit Mellil, Nouacer, Sidi Maârouf, Dar Bouaâzza… mais il ne faut pas omettre de signaler que cette approche est transversale, puisque créer une ville nouvelle nécessite l’apport de plusieurs départements gouvernementaux ainsi que les acteurs du secteur privé.
Une ville nouvelle n’est donc pas un groupe de logements destinés à répondre au seul besoin d’habitat. Tout à fait. Une ville nouvelle vise d’abord à créer une dynamique économique, sociale et culturelle.
Une confusion existe aujourd’hui et demeure partagée par la plupart des opérateurs du secteur. Beaucoup prennent les lotissements de plus de 80 ou 100 hectares pour des villes nouvelles, alors que ce n’est pas le cas. C’est tout simplement un grand lotissement qui n’a aucune similitude avec le concept de la ville nouvelle, tout à fait différent en ce qui concerne la stature, la vocation, la taille de la population, l’attraction culturelle, le symbole…
Sur combien de projets de villes nouvelles et de villes satellites vous penchez-vous actuellement?
Lors de la séance d’ouverture des deux journées débats, le ministre délégué chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme, Ahmed Taoufiq Hejira, a annoncé le chiffre de 15 villes satellites et une ville nouvelle. Pour l’emplacement de cette dernière a été choisie la région de Cherarda-Béni-Hsaïn, sur une zone vierge entre Larache et Kénitra, cette dernière, rappelons-le, étant elle même une ville nouvelle. Ce serait donc de l’urbanisme d’anticipation ce qui n’est pas le cas des bandes voisines qui ont subi un urbanisme anarchique. Nous sommes toujours au stade des études. Un appel d’offre a été rendu public à cet effet. Il a été adjugé par un bureau d’étude mixte.
Quel serait le coût de l’édification de ces villes nouvelles et villes satellites ?
Une ville nouvelle est de l’effet de la puissance publique. Il n’y a que l’Etat qui pourrait prendre en charge l’édification des infrastructures qui équiperait cette entité. C’est pour cela que tout projet de ville nouvelle ou ville satellite doit se référer aux études préalablement effectuées en aménagement du territoire, notamment le Schéma national d’aménagement du territoire (SNAT). Mais je tiens à signaler à ce niveau l’importance de la dynamique économique que la ville nouvelle créerait dans la région qu’elle tirerait certainement vers le haut.

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