Immobilier

L’architecte au service du développement

© D.R

En commémoration du 20ème anniversaire du discours royal prononcé par feu Sa Majesté Hassan II devant les représentants du corps des architectes, ces derniers ont été honorés par la plus haute instance du pays. Le message royal adressé le mercredi 18 janvier aux participants à la journée nationale de l’Architecte a eu l’effet d’un propulseur. L’action de solidarité manifestée par les architectes lors du séisme d’Al Hocéima a fait l’unanimité, le Roi le leur a exprimé de la manière la plus touchante.
Le message était clair et limpide : le social, l’aide aux plus démunis et le nivellement urbain de nos villes sont les objectifs communs. Un prix Mohammed VI d’Architecture récompensera dorénavant le meilleur projet chaque année.  L’épure des forces de la profession doit rejoindre ces axes fédérateurs, la sollicitude royale est assurée aux actions les plus mobilisatrices. Véritable projet de mobilisation professionnelle, cette orientation permet de dépasser toute hésitation de la profession, d’atténuer toutes divergences et de renforcer les chantiers communs. Quel état des lieux peut on faire prévaloir au sein de la profession ? Quel tournant amorce-t-elle à cette occasion? Quelles concessions doit-elle faire et quelles résolutions doit-elle prendre ?

Des résolutions constructives :
Selon les différentes sources d’interrogations, citoyennes, professionnelles, urbaines ou architecturales, les réponses peuvent être différentes, mais toutes convergentes vers la nécessité d’une mobilisation active de la profession. Mobilisation de ses ressources, mobilisation de son potentiel humain et intellectuel, mobilisation de ses compétences et de ses militants, tout est à conjuguer pour une optimisation du chemin à parcourir pour rejoindre la locomotive en marche du développement du pays. Les différents obstacles à l’épanouissement de l’architecte et donc à sa participation positive, peuvent être aujourd’hui réévaluées.
La concurrence déloyale, le partage inéquitable de la commande, l’inadéquation des procédures d’instruction aux objectifs de qualité, le manque aux promesses urbaines de réalisation, le manque de délimitation des champs de compétences sont autant de problèmes convenus qui ont limité l’apport de la profession à son environnement. Les dépasser en se fixant un projet commun et partagé avec toutes les potentialités constructives du pays, reste une option des plus convenables. L’architecte ne fera en fait que retrouver sa mission de base, à savoir : aménager l’espace de vie pour le bien-être du citoyen. Détourné de cette mission pendant un certain temps, l’architecte a essayé de combler certains vides de la maîtrise d’ouvrage urbaine et architecturale. Aujourd’hui, le professionnalisme émergeant dans la gestion de la chose publique et le projet de code de l’urbanisme en élaboration concertée, offrent aux architectes l’opportunité de choisir de se concentrer sur la conception et la réalisation du cadre bâti de nos villes.

Les raisons de l’optimisme :
Les nouveaux ponts établis avec les partenaires institutionnels et en particulier avec le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, sont en train de confirmer leurs promesses. Les résultats les plus concrets restent la convention de cession d’un terrain pour l’instance ordinale sur le site de Tamesna, la confirmation d’une aide financière annuelle à la même instance, la convention liant les conseils régionaux aux différentes agences urbaines pour l’instruction des projets, la convention réglementant la répartition de la commande publique au sein des OST et la convention avec un partenaire financier de la place . Le code de déontologie et le décret sur la passation des marchés publics, ayant été rappelés par le message Royal comme réformes garantissant l’équité, la transparence et le mérite dans l’accès à la commande publique, il est certain que la procédure de leur mise à exécution sera accélérée. Ces deux textes régleront à eux seuls 70% des blocages structurels de la profession. Les grands chantiers lancés par Sa Majesté dans le cadre de l’initiative nationale pour le développement humain, à travers les différentes régions du pays au cours de l’année écoulée, sont autant de projets majeurs porteurs d’espoir pour tant de familles marocaines. L’apport des architectes dans ces projets doit et sera sans calcul ni réserve, tant ces projets sont proches des fondements nobles de notre métier. Qu’elle soit située dans le milieu urbain ou dans celui rural, la profession apportera sa part à nos concitoyens, avec professionnalisme et abnégation.

Un regard sur l’avenir :
Le métier d’architecte dépend plus que d’autres de ses structures ordinales. En France (*1) comme en Espagne (*2), les instances de l’ordre ont pu mettre en place des dispositifs d’appui aux professionnels, qui vont de l’expertise aux assurances, de la prise en charge des autorisations des projets au recouvrement des honoraires, de la formation au développement et «brevetage» de logiciels spécifiques à leurs membres. L’écart entre les deux rives se ressent facilement. La mondialisation, nous pousse à relever le défi. Le marché est moins serré de notre côté. Le nombre d’architectes en exercice privé ne dépasse pas les 1700 au Maroc. Les deux tiers de la population des architectes d’Afrique sont regroupés au Maghreb.
Les centres de la pression et les soupapes de la décompression sont géographiquement clairs. Les capitaux de l’investissement suivront-ils le mouvement ? Beaucoup parmi les professionnels en sont convaincus. Les dispositions qui s’imposent sont le nivellement des instances ordinales comme celui des cabinets d’architectes. Le regroupement des architectes dans des cabinets plus compétitifs, permettra aux plus méritants de se faire une place de choix dans l’échiquier des concepteurs de demain. La consolidation et l’élargissement des appartenances régionales, restent les seules options capables de protéger contre toute polarité concurrentielle. C’est à cet effet que notre instance ordinale porte un intérêt particulier aux activités de l’union internationale des architectes et à celles de l’union méditerranéenne des architectes (dont elle assume la vice-présidence pour le mandat 2003/2006).

• Par Soubat Oidie

*1 : environ 40.000 architectes, budget de l’ordre en 2003,10 millions d’euros
*2 : 9000 architectes dans la seule ville de Barcelone, budget de l’ordre de Catalogne en 2005 : 24 millions d’euros.

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