L’investissement immobilier constitue la première raison d’endettement des Marocains
L’investissement immobilier continue de séduire les ménages marocains. Il représente d’ailleurs la principale raison de leur endettement. C’est ce que relève Bank Al- Maghrib dans son dernier rapport sur la stabilité financière au titre de l’année 2016. Il ressort que les crédits à l’habitat couvrent 64% de la dette des ménages. L’encours fixé à fin 2016 serait de 199 milliards de dirhams. En commentant ces chiffres, la banque centrale précise que «cette proportion est restée quasiment stable sur les trois dernières années. La part de la dette finançant leurs besoins de consommation est de l’ordre de 36%, avec un encours de 110 milliards de dirhams».
A fin 2016, l’endettement des ménages lié au financement de l’habitat est revenu à 4,8%. Il a ainsi poursuivi sa décélération amorcée en 2010 après une moyenne de 9,2% sur la période 2010-2014. «Ce ralentissement intervient en dépit de l’accroissement des nouveaux crédits contractés en 2016 de 8,8% après un repli de 1,6% favorisé par la baisse des taux d’intérêt et la quasi-stabilisation des prix des actifs immobiliers résidentiels après une hausse de 1,7% une année auparavant», peut-on lire du rapport de Bank Al-Maghrib. La banque centrale souligne dans ce sens que les ménages ont continué à privilégier les crédits à taux d’intérêt fixe. En ce qui concerne les durées de remboursement, les ménages optent pour les longues durées. Ainsi 62% des crédits à l’habitat portent sur une durée de remboursement supérieure à 20 ans. 33% autres portent sur une durée qui varie entre 10 et 20 ans. S’agissant du profil des bénéficiaires, Bank Al-Maghrib indique que la majorité des bénéficiaires de crédits à l’habitat sont des salariés et des fonctionnaires avec une proportion de 77%.
Ainsi, les clients dont le revenu est inférieur à 4.000 dirhams représentent une proportion de 33%. Cette part a baissé par rapport à la moyenne variant entre 2013 et 2015 (37%). En parallèle, les prêts à la consommation des ménages semblent ralentir de nouveau. Leur maturité s’est allongée davantage, souligne la banque centrale dans son rapport. A cet effet, les crédits contractés par les ménages pour financer leurs besoins de consommation ont enregistré une croissance ralentie à 3,2% contre 5% une année auparavant. Ils ont totalisé près de 110 milliards de dirhams à fin 2016.
«Ces crédits ont continué d’être majoritairement affectés au financement des projets personnels pour une part en hausse à 66%, suivis par ceux destinés à l’acquisition de voiture avec une proportion de 33%», apprend-on de Bank Al-Maghrib qui confirme que la majorité des prêts à la consommation a une durée initiale supérieure à 5 ans, soit une part de 70%, contre 64% un an auparavant.
Notons que la dette financière des ménages résidant au Maroc s’est stabilisée au cours des cinq dernières années aux alentours de 28% du PIB. Portant sur un encours de 288 milliards de dirhams, cette dette a progressé de 4,5% en 2016, soit au même rythme que celui de 2015.