Un casse-tête nommé Casablanca
De l’avis même du ministre chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme, Taoufik Hejira, l’habitat dans le grand Casablanca est un véritable casse-tête pour les responsables de la politique de lutte contre l’habitat insalubre. C’est pour cette raison que le ministre a préféré s’attaquer à cet énorme chantier en dernier lieu, c’est-à-dire, bien après la résolution des problèmes d’habitat insalubre dans d’autres villes du Royaume. Ceci n’a pas empêché le lancement de plusieurs projets par SM le Roi Mohammed VI en mai 2003.
Il s’agit de huit projets d’habitat portant sur la construction de 65.210 logements sociaux couvant une superficie globale de 391 hectares, pour un coût de 12,695 milliards de dirhams. Six autres projets sont en cours de réalisation au profit de 5.740 familles casablancaises, dont 1.833 ont été déjà relogées fin 2004 alors que dix autres opérations ont été lancées dans le cadre de la lutte contre l’habitat insalubre.
Al Hoceïma : Le foncier qui traîne
Le tremblement de terre qui a frappé la ville d’Al Hoceïma, le 24 février 2004, a mis à nu la vétusté des infrastructures de cette région et l’insécurité des bâtiments ne respectant pas pour la plupart les règles de construction antisismique, alors que la zone est pourtant déclarée à risque par les scientifiques. La reconstruction de la ville, déclenchée aussitôt après la catastrophe, a essuyé de nombreuses critiques. Mais selon Taoufik Hejira, le programme d’urgence établi à la date du séisme se déroule comme prévu et ne souffre d’aucun retard. Il a cependant insisté sur les retards dus aux délais qu’exigeait l’épuration du dossier foncier. C’était une nécessité avant le lancement de travaux de reconstruction, a déclaré le ministre, pour permettre aux bénéficiaires d’acquérir leurs titres fonciers, une fois les chantiers achevés. Pour ce qui est des chiffres, la priorité a été donnée au relogement des familles qui se sont retrouvées à la rue. Ainsi, 8.000 logements sont en cours de construction. 3.500 d’entre eux ont été déjà achevés avec le concours technique d’une trentaine de cadres du ministère, en plus de la formation de 120 maâlem et leur initiation aux techniques des constructions parasismiques.
Al-Wahda et Al Awda : Les projets de l’avenir
Dans les provinces du Sud du Royaume, la priorité est également donnée à l’éradication de l’habitat insalubre. A ce titre, le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme poursuit l’achèvement des travaux de construction de 20.000 logements inclus dans les projets «Al-Wahda» et «Al-Awda» pour un coût global de 1,2 milliard de dirhams. En outre, un nouveau programme de 40.000 logements devant être réalisé à partir du début de 2005 est également prévu pour un coût global de 1,4 milliard de dirhams. Contribuera à son financement le ministère chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme en association avec l’Agence de Promotion et Développement des Provinces du Sud. Il est à signaler qu’à l’horizon 2008, il sera procédé à l’éradication définitive de l’habitat insalubre et des bidonvilles, l’objectif étant de promouvoir un tissu d’habitat convenable à Laâyoune.
Habitat rural : La prochaine frontière
Si l’action du gouvernement et de ses partenaires dans la lutte contre l’habitat insalubre se dirige essentiellement vers les zones urbaines, le monde rural demeure à l’écart de cette dynamique que connaît actuellement le secteur. Les responsables du ministère sont conscients de la timidité de leur action en la matière. Cependant, pour les années à venir, un vaste programme a été mis en place pour intégrer l’habitat rural dans les différentes politiques de promotion des constructions. Ainsi, plusieurs conventions régionales portant sur l’assistance gratuite en matière d’architecture ont été conclues. Les efforts ont également été doublés pour mieux encadrer les travaux de construction en zone rurale et l’élaboration d’une étude pour la délimitation de 50 centres ruraux émergents, habilités à accueillir les habitants voués à l’exode rural, tout en leur garantissant les meilleures conditions d’intégration économique et sociale.