Immobilier

Les topographes montent au créneau

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« Monsieur tout le monde » ignore pratiquement tout de la mission et du rôle que joue un ingénieur géomètre topographe (IGT) dans le domaine de l’habitat et de l’immobilier. En fait, c’est un professionnel incontournable. Il est présent dans tous les projets de construction, de la simple villa jusqu’à l’usine en passant par les projets d’habitat social, les routes et les ponts. C’est lui par exemple qui calcule et certifie la superficie d’une maison. A cause de la corruption ambiante, un IGT peut facilement ajouter quelques mètres en plus, à la grande satisfaction du promoteur.
Au Maroc, les IGT sont formés par l’Institut agronomique et vétérinaire de Rabat. Depuis quelques années, l’Ecole Hassania des ingénieurs de Casablanca a commencé à offrir cette formation, mais ses lauréats sont obligés de faire un passage par l’IAV Hassan II avant de pouvoir exercer. Face au manque d’initiatives de la part de leurs instances électives, une poignée de jeunes d’IGT a décidé de monter au créneau. Réunis au sein de l’Association marocaine des Ingénieurs géomètres topographes, ces jeunes IGT ont mis en place un véritable plan de communication à l’adresse des pouvoirs publics. « Nous avons décidé de sensibiliser plusieurs membres du gouvernement ainsi que le Cabinet Royal à la nécessaire mise à niveau de notre profession afin de lui permettre de jouer un rôle efficace dans le développement économique du pays », affirme Kamal Hasnaoui, membre de l’Association et du conseil régional du centre des IGT.
En effet, l’association a entrepris d’envoyer des lettres explicatives, en plus du Cabinet Royal, au Premier ministre, ainsi qu’aux ministres de l’Agriculture, des Finances et de l’Equipement. L’un des principaux chantiers à lancer, selon ces IGT, c’est « le carnet à souche ». Il s’agit d’un contrat-type, qui en cas d’adoption, devra être utilisé par tous les géomètres. Ce contrat mentionnera, entre autres, la nature de la prestation et les honoraires de l’IGT. Ce contrat sera rédigé en quatre exemplaires (ou souches) destinés au conseil régional, au cadastre, au géomètre et à la direction des impôts. « En d’autres termes, la proposition de l’association a pour but d’instaurer une transparence dans l’activité des IGT », assure Bourazza Moulay Hicham, également membre de l’Association et du conseil régional du centre des IGT. En fait, cette proposition devrait intéresser en premier lieu le ministre des Finances, Fathallah Oualalou. « Nous sommes certains que si le carnet à souches est appliqué, le montant des impôts payés par les IGT va exploser », souligne Hasnaoui. En fait, cette proposition s’est heurtée à une forte résistance de la part des professionnels eux-mêmes, essentiellement ceux qui contrôlent le conseil national. « Nous avons déposé notre projet à nos instances électives en mars 2004, mais jusqu’à présent les choses semblent traîner », explique Bourazza.
En fait, une énorme partie des cabinets d’IGT ne déclarent pas leurs véritables recettes. Les sous-facturations sont légion dans ce secteur et seule une minorité des employés des cabinets d’IGT sont déclarés. L’Association marocaine des IGT veut mettre un terme à cette anarchie. Plusieurs raisons expliquent ces dérapages. La principale a trait à la composition des deux conseils régionaux et du conseil national.
En fait, les IGT travaillant dans la fonction publique n’ont pas le droit d’exercer à titre privé. Ce n’est pas toujours le cas. En plus, « ils ont réussi à faire main basse sur les instances électives, bloquant ainsi toute tentative de réforme interne ». Pire, on ajoute que des pratiques plus que douteuses se sont instaurées au sein des cadastres, les premiers interlocuteurs des IGT. En clair, un simple fonctionnaire du cadastre est capable de bloquer pendant des mois le dossier d’un IGT « peu coopératif ». Résultat: les IGT « dociles » sont choyés et les récalcitrants enfoncés.

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