Le secteur de l’immobilier au Maroc a été sévèrement impacté par la crise de Covid-19 (baisse des transactions, chantiers à l’arrêt, suspension des demandes de crédit…).
Néanmoins, depuis quelques semaines, le secteur se structure pour organiser la relance post-confinement. Aussi, quelles sont les lignes de conduite à adopter pour favoriser la reprise progressive ?
Immobilier : Un secteur capital
Le secteur immobilier au Maroc, qui constitue à lui seul 14% du PIB marocain et offre 1 million d’emplois, a été lourdement impacté par la crise sanitaire actuelle. Les transactions immobilières ont ainsi enregistré une baisse de 31,2% au premier trimestre de 2020 par rapport au dernier trimestre de 2019.
Une chose est sûre, la relance de la demande exige des efforts et n’aboutira qu’avec de fortes incitations aux acquéreurs. La réflexion unanime des professionnels porte sur la réduction des taux d’intérêts bancaires sur les crédits immobiliers et sur la diminution des charges administratives (l’enregistrement et le cadastre).
Selon les concertations des promoteurs, au Maroc les banques peuvent proposer des packages de crédits immobiliers autour de 2 à 3%.
Vers une reprise de l’activité
Après environ trois mois de paralysie, le marché immobilier montre les premiers signes de reprise d’activité. Selon les analyses de trafic de mubawab.ma, en mai 2020, +24% de vendeurs comptent poursuivre leurs projets immobiliers de vente (par rapport à -63% en avril 2020). Les potentiels acheteurs sont, quant à eux, +18% à souhaiter continuer leurs recherches (par rapport à -33% en avril 2020).
Parallèlement, un nouveau phénomène a été constaté par les professionnels du secteur. En effet, pendant ce confinement, nombreuses sont les personnes à s’être projetées dans un nouveau logement, et ce pour différentes raisons. L’on cite principalement :
•La nécessité d’avoir un balcon, une terrasse ou un jardin.
•La volonté d’avoir un logement plus grand.
•L’éloignement de la ville pour bénéficier de l’air, de la nature ou de la mer.
Le digital, atout de survie
Depuis octobre 2019, l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC) a basculé l’ensemble de ses processus de paiement en mode digital, et délivre les certificats de propriété en ligne.
Après l’annonce de l’état d’urgence et le confinement, l’ANCFCC a permis aux notaires de déposer tous les dossiers en cours de traitement au niveau de leurs études à travers le portail électronique de l’agence, et ce, quelle qu’en soit la nature. Ces services permettent non seulement un traitement rapide des dossiers soumis, mais aussi la possibilité de leur suivi et du paiement des montants dus à ce titre. Nombre de services sont désormais ouverts, en ligne, à des professionnels tels que les topographes ou les architectes.
Enfin, pour les professionnels de l’immobilier, le digital représente également un allié de taille. A l’instar du promoteur immobilier KLK Khayatey Living qui a récemment lancé son premier bureau commercial digital permettant ainsi aux prospects et aux clients de maintenir les échanges et interagir avec les conseillers commerciaux sur les offres à distance et en un seul clic.
En conclusion, la Covid-19 a momentanément mis à l’arrêt le secteur de l’immobilier mais celui-ci est en ordre de marche pour la reprise. Cette crise, brutale et soudaine, aura eu comme avantage de mettre en exergue l’importance du digital et la nécessité de simplifier les procédures.
* CEO et cofondateur de Mubawab