Taoufiq Hejira l’a annoncé le week-end dernier alors qu’il prenait part à l’université conviviale d’Essaouira. La ville de Mogador fera cette année son entrée au programme «Villes sans bidonvilles». Une dizaine d’autres cités sont concernées par ce programme pour l’année 2005. Le ministre délégué chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme, dont l’intervention avait pour thème : «Le développement urbain : potentiels et contraintes», a ainsi procédé à l’examen de la situation urbanistique et du logement dans la ville d’Essaouira. Un premier constat : la cité fait partie des rares villes du Royaume où toute forme de reproduction de l’habitat insalubre est presque inexistante. Mais ceci n’empêche pas l’existence d’autres problèmes, dont le plus grand est l’habitat menaçant ruine.
Il en existe quelque 1700 unités qui représentent une menace pour les ménages qui y logent. Un programme est mis en place pour les reloger et les recaser. En effet, 180 ménages en ont déjà bénéficié alors que les travaux de construction de 600 autres logements commenceront très prochainement. «Le reste sera pris en charge dans les deux programmes « Taffoukt » et « Ville nouvelle »», a expliqué le ministre dans des propos relayés par l’agence MAP. Le programme « Ville nouvelle » vise à répondre aux besoins futurs de la population de la ville durant les quinze ou vingt prochaines années.
Cette nouvelle ville, pouvant accueillir 120 000 habitants, s’étendra sur une superficie de 300 hectares. Pour ce qui est des autres formes d’habitat insalubre à éradiquer, plusieurs projets sont au programme. Il s’agit, selon le ministre, d’une autre opération intitulée « Argana », initiée par l’ERAC sur une superficie de 40 hectares. En termes d’équipement, le projet « Ville nouvelle » nécessitera 500 millions de dirhams alors que le coût de celui de l’ERAC avoisine les 100 millions de dirhams. Mais à Essaouira, il ne s’agit pas uniquement de l’habitat. Le renforcement des autres infrastructures de base est une priorité. Essaouira, qui occupe une place privilégiée dans le programme d’action globale de la région en tant que pôle de croissance qui présente de grands atouts, développe de plus en plus ce domaine.
L’enveloppe budgétaire accordée à ce chantier dans cette cité pour 2004-2005 s’élève à près de 46 millions de dirhams, dont notamment 36 millions pour le secteur de l’eau. Il est à signaler que le programme «Villes sans bidonvilles » a été lancé par le Souverain en 2004. Le programme, qui bénéficiera à 212.320 ménages, vise à l’horizon 2010 la résorption de l’ensemble des bidonvilles en milieu urbain (1.000 bidonvilles), répartis dans 70 villes dont 15 concentrent près de 70% de la population bidonvilloise (Casablanca et périphérie, axe Rabat-Salé-Témara et Agadir). Ce programme, qui sera réalisé pour un coût estimé à 11,23 milliards de dirhams, dont 3,575 milliards de subventions de l’Etat, se répartit en deux catégories de projets, ceux déjà conventionnés et ceux à programmer.