Mohammédia sera déclarée «Villes sans bidonvilles» à l’horizon 2008 ! La Cité des fleurs continue son bonhomme de chemin vers ce prestigieux titre en détruisant, peu à peu, ses bidonvilles et en lançant de nouveaux projets de recasement. C’est ainsi que le ministre chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme, Taoufiq Hejira, a donné, jeudi dernier, dans la préfecture de Mohammédia, le coup d’envoi à trois projets d’habitat au profit de plus de 28.000 personnes.
D’un coût global de 312 millions de Dh, cette opération s’inscrit dans le cadre de «Villes sans bidonvilles» et profitera particulièrement aux ménages à faible ou à revenu limité. Dans la commune d’Echellalat, le projet nommé Chellal a pour but le recasement de 4.484 ménages bidonvillois pour une enveloppe globale de 225 millions de Dh, dont 75 millions de Dh subventionnés par le ministère chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme
Pour la municipalité Ben Yekhlef, les 662 ménages du bidonville Makri bénéficieront d’un projet de recasement dont l’enveloppe budgétaire est estimée à 39 millions de Dh.
La contribution du département de Taoufiq Hejira dans ce projet est de 16,5 millions de Dh. Pour le bidonville de Souk El Had, le projet de recasement concerne 224 ménages.
Ce projet, par contre, a nécessité 48 millions de Dh, dont 8,9 millions subventionnés par le ministère. En début de cette année, il y avait à Mohammédia 63 bidonvilles. La Cité des fleurs comptait en fait 14.500 bidonvillois, soit 24 % du nombre de sa population.
Concernée par l’ambitieux programme de «Villes sans bidonvilles», Mohammédia a besoin de 15.000 logements sociaux pour résorber l’épineux problème de l’habitat insalubre.
Par ailleurs, et selon une étude publiée dans «La lettre de la coopération française au Maroc», les bidonvilles installés dans cette ville occupent une assiette foncière estimée à 147 hectares, soit une densité brute de 5,4 habitants par 100 m2.
Les statistiques, renseignant sur l’état des choses, révèlent également que l’opération de relogement rencontre, quelques fois, des handicaps.
Ces entraves sont le fruit d’une méconnaissance des ménages des bidonvilles ainsi que d’un manque au niveau de l’accompagnement durant toutes les phases de l’opération de relogement.
«Les enquêtes, lorsqu’elles existent, sont strictement quantitatives et ne fournissent aucune donnée qualitative sur les possibilités financières des ménages, les structurations sociales existantes, les logiques patrimoniales dans lesquelles s’inscrivent les habitants, les besoins en équipements ou les catégories fragiles des populations (femmes seules, enfants des rues, personnes âgées, familles sans revenus,…)», relève t-on dans cette lettre.
C’est ainsi que l’accompagnement est un élément majeur dans toute opération de lutte contre l’habitat insalubre. Construire de nouveaux logements et procéder au recasement des bidonvillois veut dire également destruction de leurs anciens habitats insalubres.
Dans ce sens, Mohammédia construit tout en rasant ses points noirs. C’est ainsi qu’en plus du lancement de ces projets, Taoufiq Hejira a assisté également à l’opération de destruction des baraques des Douars Jdid et Jamai.
Les habitants de ces deux bidonvilles avaient bénéficié de lots de terrains au titre du programme Annahda et Ryad Salam.