Côté urbanisme, Rabat veut s’enrichir de l’expérience française. En effet, une convention-cadre vient d’être signée entre l’Agence urbaine de Rabat-Salé (AURS) et l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Ile-de-France (IAURIF). Et ce, suite à la rencontre entre les Agences urbaines marocaines et les Agences d’urbanisme françaises, tenue au mois de novembre dernier à Fès.
Cette convention se veut un pas vers la mise à niveau de l’espace de la conurbation de Rabat-Salé-Témara à travers la réalisation de plusieurs actions structurantes. Il s’agit précisément de la mise en œuvre du projet urbain de la conurbation, de l’établissement des plans d’aménagement unifiés aussi bien pour la ville de Rabat que pour celle de Salé et le renforcement de l’étude des relations interactives entre l’agglomération et les zones périphériques.
En effet, cette convention souhaite rendre « l’espace de la conurbation compétitif sur le plan économique et à l’échelle nationale, voire internationale» en vue d’assurer «une mobilité aisée à l’intérieur d’un espace et en fonction des services qu’il offre à ses occupants sans négliger les liens qu’il a avec les espaces qui l’entourent ».
La signature de cette convention avec une institution connue et reconnue dans le domaine de l’urbanisme marque un nouveau pas pour cette agence. L’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région d’Ile-de-France (IAURIF) a été créé en 1960 dans l’objectif d’élaborer le premier schéma directeur de la région parisienne.
Par la suite, l’IAURIF a été rattaché au Conseil régional d’Ile-de-France en 1983 dans le cadre de la décentralisation. « L’une de ses missions est d’élaborer les projets, tant globaux que territoriaux, destinés à orienter l’aménagement et le développement de l’Ile-de-France », relève-t-on dans le site Internet de cet établissement, www.iaurif.org. C’est ainsi que l’agence chargée du développement de la capitale veut profiter de l’expérience française en matière d’urbanisme. Dans ce sens, il faut noter que les Agences urbaines disposeront de plus de moyens pour bien mener leurs projets.
En effet, elles auront 50 millions de Dh de plus pour le compte de l’exercice budgétaire de l’année 2006. Une somme allouée par le ministère chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme sur son propre budget. Au total, ce sont quelque 21 Agences urbaines qui bénéficieront de cette rallonge budgétaire qui s’ajoute à leurs budgets individuels.
En effet, les Agences urbaines sont destinées à jouer un rôle très important. Elles doivent veiller à «la révision et à la modernisation du dispositif de l’urbanisme en vigueur dans notre pays, qui a certes connu quelques réformes ces dernières décennies, mais celles-ci sont restées plutôt limitées, sans parler de certains textes juridiques qui remontent au début du siècle passé», comme l’a souligné la lettre royale adressée aux participants au colloque de lancement de l’élaboration du code de l’urbanisme. Par ailleurs, SM le Roi Mohammed VI a appelé au renforcement du rôle des Agences urbaines en dotant chaque province de sa propre administration de planification urbaine.
«Notre but ultime est donc d’adapter ce dispositif à la dynamique urbanistique que connaît le Royaume et de le mettre en phase avec la cadence de développement enregistrée dans plusieurs secteurs vitaux liés à l’investissement, à l’industrie, au tourisme et à l’habitat», a noté le Souverain.
Une cadence qui profitera certes du savoir-faire d’autres établissements confirmés dans ce domaine.