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Rénovation urbaine : Un nouveau paradigme pour la fabrication de l’espace

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Dans l’optique de garantir de meilleures conditions d’habitatLa crise sanitaire a dévoilé des faiblesses et inégalités urbaines, notamment en termes d’habitat. Face à cet enjeu, les intervenants voient en la notion de la rénovation urbaine un facteur d’inclusion sociale.

Comment la rénovation urbaine transformera-t-elle l’image de l’habitat au Maroc ? Quelle réponse apportera-t-elle à la question sanitaire ? Des questions parmi d’autres qui ont été posées lors d’un récent webinaire organisé par le ministère de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville dans le cadre de l’Octobre urbain. Une manifestation qui célèbre tout au long de ce mois la journée mondiale de l’habitat.
Les concepteurs de l’espace urbain et autres acteurs du secteur ont été invités à réfléchir ensemble autour de cette notion en vue d’entrevoir collectivement la mise en œuvre d’actions à entreprendre pour garantir le droit à un logement digne. L’idée étant de mettre en exergue l’apport de la rénovation urbaine comme approche intégrée et novatrice qui garantit de meilleures conditions d’habitat.

Un facteur d’inclusion sociale

Le débat autour de la rénovation urbaine s’impose comme priorité et ce compte tenu de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le plan social. La crise sanitaire a dévoilé des faiblesses et inégalités urbaines, notamment en termes d’habitat. Face à cet enjeu, les intervenants voient en la notion de la rénovation urbaine un facteur d’inclusion sociale. «La rénovation urbaine s’impose comme opportunité pour panser les maux de nos territoires. Le moment est venu pour dévoiler un nouveau paradigme pour la fabrication de l’espace», souligne Zahra Sahi, directrice de l’Agence marocaine de la rénovation urbaine.
La notion de la rénovation urbaine a fait son entrée dans le paysage urbain national après une révision du cadre juridique y afférent. Le vide existant avant la promulgation de la loi 94.12 a été comblé par la mise en place d’un arsenal juridique régissant l’intervention dans le domaine. «Il s’agit d’un dispositif inédit en droit marocain relatif à la planification à petite échelle et à la gestion des espaces, puisqu’il régit des opérations favorisant la construction à travers une approche novatrice qui est la rénovation urbaine», explique Mme Sahi. Et de définir : «La rénovation urbaine constitue l’ensemble des opérations visant à répondre à des situations urbaines dégradées sur le plan urbanistique, socio-économique et environnemental. Elle vise aussi à établir une vision de ce que sera le quartier après une opération de rénovation et mettre en place un programme d’exécution». Le plan de rénovation urbaine, promulgué par la loi, se veut un nouvel outil d’intervention pour la mise en œuvre d’opération globale et intégrée. Ce dispositif tient compte non seulement des orientations des documents d’urbanismes mais également de 5 directives phares, en l’occurrence l’amélioration des conditions de vie et d’habitat des citoyens, la mixité d’homogénéité sociale, la mixité fonctionnelle, la préservation et la valorisation du patrimoine et la protection de l’environnement.

L’intervention de la tutelle renforcée

La conjoncture actuelle pousse la tutelle à renforcer davantage son intervention sur l’espace urbain. L’ambition étant de donner un nouvel élan dans les villes et quartiers et de renforcer leur résilience et leur capacité d’inclusion. C’est ce que souligne Abdellah Hachimi, directeur de la politique de la ville. Le responsable énumère plusieurs actions à engager pour atteindre cet objectif. «Ceci passe par une meilleure identification des projets ainsi qu’une meilleure convergence des interventions et un meilleur cadre contractuel qui définit clairement les rôles et la responsabilité des parties prenantes», relève-t-on du directeur de la politique de la ville. Et d’ajouter que «dans ce cadre les notions de résultats et d’impact deviennent des prérequis fondamentaux à toute participation financière du ministère». Se référant à M. Hachimi, les projets à définir doivent présenter une vision de développement axée sur la vocation des territoires cibles. Lesdits projets devront également s’inscrire dans une logique de réduction des disparités territoriales et sociales. Ils doivent être construits sur la base d’indicateurs socio-économiques et sur la base des résultats et d’impacts. Les projets à engager devraient par ailleurs intégrer les dimensions socioéconomiques, culturelles et environnementales et appliquer des méthodes concrètes d’optimisation et d’évaluation des coûts dans l’élaboration des montages financiers.

Rappelons que l’accès à un logement décent s’inscrit au cœur des priorités de la tutelle. Plusieurs dispositifs ont été mis en œuvre en vue de faire sortir la population de l’insalubrité et la surdensité. Citons à cet effet : le programme national de résorption d’habitat insalubre, le programme national de ville sans bidonville, le programme de l’habitat menaçant ruine ou encore le programme de valorisation des ksour et casbahs.

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