Immobilier

«Sauver Casablanca»

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ALM : Quel état des lieux faîtes-vous des projets d’architecture art déco à Casablanca ?
Samir Slaoui : Beaucoup de projets sont en état de dégradation à Casablanca. Nombreux sont ceux qui ne sont pas pris en charge par les habitants ou les propriétaires. L’hôtel Lincoln en est l’exemple le plus édifiant. Quantité de bâtiments et d’édifices dans la capitale économique se trouvent en piteux état et nécessitent une intervention urgente de la part de leurs occupants : propriétaires ou autorités locales.
Quelles sont, à votre avis, les raisons de cette détérioration ?
Les raisons sont multiples et ont en général un rapport étroit avec le manque d’entretien de ces bâtiments. Ces derniers sont en effet occupés en contre partie de loyers très bas. Leurs occupants ne se mettent, dans la plupart des cas, d’accord sur l’entretien de l’ascenseur par exemple ou sur la nécessité de faire ravaler la façade du bâtiment dont les revêtements sont très beaux dans la majorité des cas. Mais je dirais que le plus grand problème est la quasi-inexistence d’une prise de conscience de l’importance de cette architecture art déco et de l’urgence de la situation. En plus, beaucoup de gens ne font pas la différence entre construction et architecture. Si la première est un élément en béton ou en maçonnerie, édifié pour un usage usuel, l’architecture résume toute l’esthétique qui rentre dans la construction et qui lui donne une valeur ajoutée. C’est l’essence même de l’architecture art déco.
L’Etat n’assume-t-il pas une part de responsabilité dans cette situation ?
Les autorités ont bien évidemment une part de responsabilité dans la dégradation de ces bâtiments et édifices. Elles sont plus ou moins concernées et se doivent d’accorder plus d’attention à ce genre de projets, qui, ne cessons jamais de le rappeler, constitue un capital énorme pour la métropole. Un capital qu’il serait inconscient de ne pas exploiter, notamment sur le plan touristique. Les professionnels de l’architecture doivent également se mobiliser pour la sauvegarde de cette richesse. Mais il ne faut pas omettre de signaler que la capitale économique du Royaume recèle d’autres bijoux architecturaux. La villa de François Zevaco est un exemple parmi d’autres de la richesse et la diversité du patrimoine architectural casablancais qu’il devient urgent de sauver. Mais qui dit restauration signifie systématiquement un total respect de l’architecture de base du bâtiment, qui en est l’âme.
Dans le cas de la villa Zevaco, j’ai personnellement pris part au projet à son début, mais j’ai dû me retirer pour ces raisons-là. La manière avec laquelle les initiateurs du projet pensaient restaurer la villa n’allait pas en concordance avec l’esprit de cette dernière, qui a été très bien conçue. Vous savez, on ne peut pas toucher à cette merveille architecturale de cette manière, sans l’abîmer. C’est une oeuvre reconnue mondialement et qui suscite, à chaque occasion, l’intérêt et l’admiration de chaque professionnel qui la visite.

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