Immobilier

Trop grand pour les petits

© D.R

La mise à disposition du foncier public au privé avait été accueillie avec beaucoup d’optimisme dans le secteur du bâtiment. Mais quelques mois plus tard, le sentiment est diffus chez les petits acteurs engagés dans les différents appels à manifestation d’intérêt lancés à cet effet. «A Marrakech par exemple, le lot le moins important exploité dans le cadre de la ville nouvelle de Tamansourt est de 11 hectares», déclare un promoteur casablancais. Cette superficie représente la construction de 2 800 logements en immeubles.
Aussi, face à ces grandes superficies, seuls des groupements importants d’entreprises marocaines, ou à défaut des  entreprises internationales, pourront  répondre aux nombreux appels à manifestation d’intérêt.
Pour Toufiq Hejira, ministre chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme, les lots de ces villes nouvelles ont été conçus de manière à ce que les soumissionnaires bénéficient des exonérations accordées par le Maroc à tout projet supérieur à 2 500 logements.
«Je suis prêt à soutenir et à accompagner tout groupement d’entreprises marocaines désireux de s’investir dans ces nouvelles villes», rappelle le ministre pour qui les petites et moyennes entreprises représentent le Maroc de demain.
Pour mieux accompagner ces structures, le département de l’Habitat compte d’ailleurs demander dans le cadre de la  prochaine loi de Finances que le plancher de l’exonération soit ramené de  2500 à 1000 logements. En attendant, la vision de nouvelles villes avance bien sur le terrain. A Rabat, dans la première tranche de 12 500 logements, plus de 45 entreprises et groupements d’entreprises ont retiré à ce jour le CPS.
L’appel à manifestation d’intérêt lancé à Marrakech a connu un engouement sans précédent, avec plus de 62 000 demandes de logements et de lots. Beaucoup plus que la capacité prévisionnelle induite. Celle-ci est de 30.700 logements en zone immeuble, médina et villa. En tout, à Marrakech, ce sont 10 lots qui ont fait objet d’appel à manifestation d’intérêt.  Il faut dire que le prix moyen du mètre carré, lequel est de 250 dirhams en zone immeuble, a été de beaucoup dans l’intérêt suscité par la ville nouvelle de Tamansourt.
Les entreprises étrangères s’intéressent aussi à ces nouvelles villes, mais beaucoup plus pour y implanter des usines de fabrication de matériaux.  Environ 200 hectares sont dédiés au parc industriel à Rabat. Dans les autres villes nouvelles, cet aspect important pour donner aux populations les raisons d’aller y habiter a été pris en compte, indique le ministre.
Dans les autres villes, notamment à Agadir, à Tanger et dans les environs de Casablanca, il faudra d’abord attendre le résultat des études de faisabilité commanditées par le ministère de l’Habitat. Les villes nouvelles sont le résultat de plusieurs extrapolations entre les chiffres et les enquêtes du département de tutelle, ceux de l’Aménagement du territoire et de plusieurs directions intéressées sur ce qui sera la demande  d’ici quinze ans.
D’autres souplesses ont été introduites pour aider les promoteurs. Outre l’exonération portant sur les 2 500 logements, accordée rarement dans d’autres pays, de l’avis du ministre, les conditions de paiement sont aussi souples. Le promoteur-acquéreur doit  présenter un acompte représentant 40% du prix total du lot. Les 60% restant peuvent être réglés sous forme de 24 effets mensuels équivalents.
En guise de garantie de la bonne exécution des prescriptions inscrites dans le cahier des  charges, le promoteur doit déposer une caution bancaire équivalent à 20% de la valeur du lot.
La sélection de l’offre se fera en fonction du nombre de logements sociaux (prix de vente inférieur ou égal à 200 000 dirhams), lequel doit représenter 40% du programme. Les délais d’exécution du projet, la date de démarrage des travaux, les références techniques et financières, la qualité urbanistique et architecturale ainsi que l’apport par le candidat, de nouveaux procédés industriels entrent en ligne de compte.
La sélection finale se fera par une commission présidée par le wali et composée du représentant du ministère de l’Habitat, du président de la commune concernée, du directeur de l’Agence urbaine et, entre autres, d’un notaire choisi parmi ceux domiciliés dans la région.
Connaissant la situation du secteur des bâtiments, grand défi qui reste à relever du point de vue sécurité et qualité, le ministère de l’Habitat compte piloter ce dossier avec des panels d’architectes désignés dans chaque ville.

Articles similaires

ImmobilierUne

Al Omrane dévoile son plan d’action 2024

5 MMDH d’investissement et un chiffre d’affaires prévisionnel de 5,58 MMDH

Immobilier

Offrant un cadre de vie de prestige : L’étoile Marine, un projet de luxe sur la corniche de Casablanca

L’Étoile Real Estate, dévoile son nouveau projet. Baptisé «L’Étoile Marine», ce projet...

Immobilier

Accession à la propriété au Maroc : Chaabi Lil Iskane lance de nouveaux projets

Chaabi Lil Iskane réaffirme son engagement à l’accession à la propriété. La...

ImmobilierUne

En hausse de 5,1 % : Les ventes immobilières redécollent en 2023

Bank Al-Maghrib et l’ANCFCC relèvent une hausse de 1,1 % de l’indice...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus